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La gestion de l'après-coronavirus en Belgique: mourir en maison de repos, est-ce un bon système?

Philippe Leroy, le directeur de l’hôpital Saint-Pierre à Bruxelles, était l’invité de la matinale de Bel RTL. Interrogé par Fabrice Grosfilley, il a évoqué la situation de son établissement à l’heure du déconfinement et les leçons à tirer de cette crise.

Les maisons de repos ont été l’un des gros abcès de la crise… On va mourir en maison de repos pour beaucoup de personnes. Est-ce un bon système ?

Moi, je souhaite qu’on ait ce débat de façon détachée de la crise. La gestion de la crise, c’est une chose. Il faut voir maintenant, de façon un peu plus large. C’est vrai que nous avons énormément d’habitude de patients qui sont transférés des maisons de repos vers l’hôpital, une semaine ou quelques jours avant le décès. Pour moi, cela ouvre une réflexion, est-ce que c’est la fin de vie la plus souhaitable, la mieux préparée, celle que les patients, s’ils avaient pu se prononcer, auraient choisie ?

Il faut s’y prendre en amont ?

C’est une des pistes de réflexion que je propose pour réformer l’organisation des soins.

Réfléchir à ce qu’on veut faire de sa fin de vie, et essayer de rester chez soi plutôt que d’aller en maison de repos, ce serait ça le futur ?

Pour moi, ce n’est pas essayer de rester chez soi, mais c’est écouter l’avis du patient, c’est-à-dire que le patient puisse à l’avance en discutant avec ces médecins référents, son médecin généraliste ou son médecin spécialiste, s’il est suivi pour une pathologie quelconque et dire : "Si à un moment j’attends tel stade de maladie, ou si à un moment j’atteins tel degré d’autonomie ou de dépendance. Eh bien, dans telles circonstances, je voudrais qu’on oriente les soins de telle ou de telle manière pour moi". Peut-être, certains patients vont dire : moi je veux le maximum, je veux être à l’hôpital, cela me rassurera. Peut-être d’autres diront : moi, je préfère être à la maison avec mes proches. Cette réflexion-là, il faut l’avoir avant comme pour le don d’organes. C’est très difficile quand vous avez un proche qui décède de décider en une heure, est-ce qu’on donne les organes ou pas ? Je pense que c’est la même réflexion sur la fin de vie.

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