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Coronavirus en France: le gouvernement annonce la couleur en vue du déconfinement

Rouge ou vert, c'est l'heure du verdict pour le déconfinement: à quatre jours de l'échéance du 11 mai, le gouvernement dévoile jeudi les derniers détails de la remise en marche progressive du pays, quasiment à l'arrêt depuis bientôt deux mois.

Edouard Philippe fera à 16H00 un point sur "la préparation de l'étape du 11 mai", tant attendue après plus de sept semaines d'un confinement totalement inédit pour des millions de Français. Le chef du gouvernement sera entouré des principaux ministres concernés, dont ceux de la Santé, de l'Economie, des Transports...

Plusieurs sujets cristallisent l'attention à quatre jours du déverrouillage, qui s'effectuera de manière "progressive" et "différenciée", selon le Premier ministre: les conditions de réouverture des écoles maternelles et élémentaires, la reprise des transports publics, le retour dans les entreprises ou la possibilité de se déplacer dans un rayon de 100 km notamment.

L'exécutif a prévenu que plusieurs critères (circulation du virus, capacités hospitalières et en matière de tests notamment) guideront ses choix et pourront conduire à un "déconfinement plus strict" selon les départements classés pour l'occasion en vert ou rouge.

Mercredi soir, 27 départements métropolitains - en Ile-de-France et dans le nord-est - étaient toujours classés "rouge". Ce qui signifie que le virus y circule encore fortement et/ou que la pression sur les hôpitaux y est encore soutenue.

Le reste des départements est classé "orange", catégorie qui doit disparaitre jeudi, ou "vert". De la couleur dépendra le maintien ou non de certaines restrictions après le 11 mai.

- Plan de reconfinement -

L'épidémie de Covid-19 a encore causé en France la mort de 278 personnes en 24 heures, portant le total à 25.809 morts au moins depuis le 1er mars, a indiqué mercredi la Direction générale de la santé.

"Un plan éventuel de reconfinement" sera prêt en cas de nouvelle aggravation de la situation sanitaire, même si "ce n'est pas notre objectif", a averti mercredi Jean Castex, haut fonctionnaire chargé de coordonner le déconfinement.

Par ailleurs, à l'Assemblée, le début de l'examen du projet de loi prorogeant l'état d'urgence sanitaire a été repoussé à 15H00, l'examen du texte en commission s'étant achevé dans la nuit. Le vote sur le texte pourrait intervenir seulement vendredi.

Au delà de ces questions réglementaires, les interrogations des Français sont plus prosaïques. Comment se déplacer à partir de lundi ?

Les usagers des transports publics comme les opérateurs sont inquiets. Des lignes de transports en commun pourraient fermer après le 11 mai, si les règles de sécurité sanitaires n'étaient pas respectées.

Le plan de redémarrage de la SNCF prévoit une augmentation de l'offre à mesure que la France se déconfinera, couplée à de strictes règles sanitaires, et vise "un retour à la normale fin juin".

- Masques pour tous -

Et sur le sujet toujours très sensible des masques, l'une des clés du déconfinement, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a répété mercredi que "l'objectif est que chaque Français ait accès à un masque" le 11 mai.

Outre la crise sanitaire, les signaux sont toujours plus inquiétants sur le front économique. Le groupe Air France-KLM a ainsi essuyé les premiers effets du Covid-19 sur son trafic avec une perte nette de 1,8 milliard d'euros au premier trimestre, et il anticipe des retombées encore plus désastreuses pour ses finances d'ici l'été.

En France, sous l'effet du coronavirus, 453.800 emplois ont été détruits au premier trimestre dans le secteur privé, soit une baisse de 2,3% par rapport au trimestre précédent, selon une estimation provisoire de l'Insee.

L'estimation de la perte d'activité économique "reste de l'ordre d'un tiers" par rapport à la normale. "Une légère remontée de l'activité économique semble se confirmer, dans l'industrie et dans la construction": c'est la seule petite note positive relevée par l'Institut national de la statistique.

A crise exceptionnelle, mesure exceptionnelle: la trêve hivernale des expulsions locatives, qui aurait dû s'achever le 31 mars, sera à nouveau prolongée jusqu'en juillet.

Enfin, le président de la République a tenté mercredi de rassurer le monde de la culture sinistrée par la pandémie. "Le 11 mai beaucoup de choses pourront reprendre" mais en s'adaptant entre "bon sens et innovation", a assuré Emmanuel Macron lors d'une visioconférence avec une douzaine d'artistes (cinéastes, écrivains, musiciens...).

Frédéric Mitterrand, qui fut ministre de la Culture sous Nicolas Sarkozy, n'a pas apprécié l'intervention présidentielle et télévisuelle qui a suivi. "Je n'ai pas aimé la forme, le côté premier de cordée, encore", qui ne correspond "pas vraiment" aux "questions soulevées", avec un président "débraillé - en manche de chemise parce qu'il est avec des jeunes (...) - je ne suis pas d'accord avec ça", a-t-il lancé jeudi sur RTL, dénonçant une "mise en scène".

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