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"Il ne faut pas une scolarité à deux vitesses": les élèves francophones seront-ils en retard par rapport aux écoliers en Flandre?

La Flandre souhaite la reprise de toutes les années du fondamentale dès le 2 juin. Mais les francophones, eux, sont encore hésitants. Une différence qui risque, selon certains experts, d'engendrer un retard scolaire entre les enfants du sud et du nord du pays.

"La prof nous a fait un jeu", confie timidement Augustin à nos journalistes. Au retour du premier jour d'école depuis le confinement, tout c'est bien passé pour lui en première primaire. Il était plus que temps pour ses parents: "J'ai des amis qui vivent dans la région de Gand, un copain qui a son âge est déjà rentré depuis deux semaines", explique Anne-Sophie Jacqmin.

Pétition pour une réouverture totale

Alain Goorden, le père d'Augustin, est médecin généraliste. Il a lancé une pétition demandant la réouverture totale des maternelles et primaires dès le 2 juin comme le souhaite la Flandre. La pétition rassemble près de 1.500 signataires. "Il ne faut pas qu'il y ait une scolarité à deux vitesses. Les petits francophones, les petits néerlandophones et germanophones doivent avoir la même scolarité dans le même pays".

En Flandre, les enfants ont des semaines de quatre jours maximum. En Wallonie les semaines sont d'un ou deux jours selon le degré. Par exemple Augustin n'a cours que les lundis. "On parle ici d'un risque de perdre un trimestre. C'est le dernier trimestre de l'année scolaire, le plus important. Pour des enfants qui sont en début de cycle de primaire c'est essentiel, notamment pour les plus faibles d'entre eux", estime Jean Hindriks, professeur d'économie à l'université catholique de Louvain.

Des règles non respectées en Flandre ?

La ministre de l'Enseignement en région Wallonie-Bruxelles Caroline Désir a réagi. Selon elle, la Flandre prend des risques et ne respecte pas toutes les consignes de sécurité du fédéral : "Dans les classes, ils ont été jusqu'à 14 enfants alors que la règle, c'est 10. On ne l'a pas fait côté francophone. On s'en est tenu scrupuleusement aux décisions du Conseil national de sécurité (CNS). C'est une question de responsabilité".

Pour les pédiatres, le retour des enfants à l'école passe par dessus tout : "Finalement les chiffres en tant que tel ne sont peut-être pas ce qu'il y a de plus important, avance Stéphane Moniotte pédiatre aux cliniques universitaires Saint-Luc. Ce qui compte vraiment, c'est comment nous allons remettre en route la société et comment cette réouverture des écoles peut réellement être favorable".

Dans une carte blanche publiée par la Libre aujourd'hui, 571 pédiatres réclament plus d'ambition. La ministre l'assure : il n'y aura pas de rentrée à 2 vitesses.

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