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Les syndicats: "Pour les enseignants, la notion de bulle et les masques, c'est le flou total"

Les écoles maternelles commencent à faire leur rentrée mardi. Lundi prochain, ce sera au tour des primaires de suivre le mouvement. Cette nouvelle étape du déconfinement a suscité l'appréhension et la colères des syndicats d'enseignants qui déplorent la précipitation du monde politique.

Face à ces décisions "non-concertées", la CGSP-Enseignement, a annoncé le dépôt d'un préavis couvrant toute action de ses affiliés du 2 au 5 juin. Le syndicat socialiste a réclamé par ailleurs de la ministre francophone de l'Education, Caroline Désir, le report de la reprise des cours au 8 juin au plus tôt. Dans la foulée, le SLFP et la CSC-Enseignement ont également dénoncé des mesures prises hâtivement et sans concertation et ont à leur tour sollicité un report de la reprise des cours.

Interrogé sur BEL RTL, Roland Lahaye, secrétaire général CSC Enseignement est revenu sur sa demande de reporter cette reprise au 8 juin au plus tôt. De son côté, un autre syndicat, la CGSP, avait même déposé un préavis de grève.

Nous sommes en train de réaliser ce qu'on fait un 1er septembre

Faut s'attendre à de nombreux enseignants absents ce matin en maternelle? "Je n’ai aucun retour précis du terrain. Ce dont je suis certain est qu’ils vont faire preuve de professionnalisme et dépasser la crainte qu’ils ont et qui est légitime, car on ne leur a pas laissé assez de temps pour préparer la rentrée", a indiqué Roland Lahaye. "Si je veux faire un parallèle par rapport à ce qui se passe d’habitude, on est en train d’assister à ce qu’on fait un 1er septembre. Les écoles ont suspendu les cours depuis un moment plus long que ce que dure d’habitude les grandes vacances. Ici, on a demandé aux écoles de préparer une rentrée en deux jours alors que d’habitude, cela se fait depuis beaucoup plus longtemps." 

Pour les enseignants, la notion de bulle et les masques, c'est le flou total

Concrètement, qu'est-ce qui pose problème pour les enseignants? Roland Lahaye donne deux exemples.

"Il y a la notion de bulle. C’est l’incompréhension totale. On a parlé de m² pour disposer un nombre d’enfants, et les enseignants ne comprennent pas ces mesures quand ils comparent avec les bulles en dehors de l’école. Et il y a aussi le masque. On ne comprend qu’hier il était obligatoire et qu’aujourd’hui, il devient fortement recommandé. Qu’est-ce que ça signifie ? C’est le flou total."

Samedi, les syndicats ont rencontré la ministre qui a répondu à leurs questions. Ils n'ont pas communiqué à l'issue de la réunion. Mme Désir a envoyé un communiqué qui évoque un "climat constructif" mais confirme les dates des 2 et 8 juin, en rappelant qu'il s'agit des jours "à partir" desquels ces rentrées se feraient.

Dans la pratique, il est vraisemblable que, dans bon nombre d'écoles, les cours reprennent plus tard dans la semaine. L'annonce se double d'une controverse communautaire. Le gouvernement flamand et son ministre de l'Enseignement, Ben Weyts (N-VA), sont accusés d'avoir mis la pression sur le comité de concertation pour hâter le mouvement. Le 22 mai, le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Pierre-Yves Jeholet, avait déjà exprimé son "irritation". "On a eu l'impression d'être pris en otage par le gouvernement flamand", a expliqué dimanche le président de la CGSP-Enseignement, Joseph Thonon, sur le plateau de "C'est pas tous les jours dimanche" (RTL-TVi). Quid de l'obligation scolaire? Le contrôle de son application demeure suspendu. Une situation qui interpelle des acteurs de l'enseignement qui redoutent la perte d'un public défavorisé disparu des radars scolaires depuis le confinement. "Ca m'a l'air d'être un piège pour les élèves les plus défavorisés, en risque de décrochage", averti le directeur du Secrétariat Général de l'Enseignement Catholique (SeGEC), Etienne Michel. Des mesures de protection seront d'application mais elles ont été partiellement allégées, par exemple il n'est plus nécessaire d'observer les distances de sécurité entre élèves dans le primaire. Certaines posent question. Le port du masque est "fortement recommandé" dans le secondaire pour les élèves et le personnel. Pourquoi n'est-il pas obligatoire, demandent certains enseignants.

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