Accueil Actu

Lessines: 120 animaux d'une même dame saisis, ils vivaient dans des conditions désastreuses

"Ce jeudi 11 juin dans l’après-midi, l’association Animaux en Péril a été sollicitée par le bourgmestre de Lessines afin de prendre en charge une vingtaine de moutons et plusieurs dizaines d’animaux de basse-cour maltraités, au sein d’une propriété située dans la campagne de Lessines. Dans le même temps, le maïeur demandait au refuge d’Opale d’intervenir pour des chiens et des chats également détenus dans des conditions inadmissibles. Au total, c’est donc plus de 120 animaux qui ont été embarqués dans les véhicules d’intervention des refuges", communique l'association Animaux en Péril. "Tous les animaux appartiennent à une dame d’une soixantaine d’années qui vit seule. Celle-ci s’est déjà vu saisir 30 chiens en 2008 et 29 autres en 2009", renseigne aussi Animaux en Péril.

L'association a décrit son intervention dans son communiqué:

"Arrivés sur place vers 15h, les soigneurs professionnels et bénévoles des refuges sont accueillis par les services de police, présents pour assurer la sécurité de l’intervention et faire exécuter la décision de saisie du bourgmestre.

Deux vieilles caravanes sont placées au milieu d’un terrain non entretenu et jonché de détritus, d’objets encombrants en tout genre. À l’intérieur sont détenus plusieurs dizaines d’animaux : des chats, des poules, des coqs, mais aussi une trentaine de cochons d’Inde. Ceux-ci survivent tant bien que mal dans des espaces exigus où règnent une chaleur et une moiteur oppressantes.

L’épaisseur de la crasse des lieux est principalement constituée d’excréments et prouve que les animaux sont détenus dans ces conditions depuis de nombreux mois

Si certains animaux vagabondent librement dans les caravanes, d’autres sont prisonniers de cages minuscules. L’épaisseur de la crasse des lieux est principalement constituée d’excréments et prouve que les animaux sont détenus dans ces conditions depuis de nombreux mois. L’odeur qui se dégage des lieux est indescriptible et les membres des refuges ont énormément de mal à contrôler leur nausée.

Ce qui est révoltant, c’est d’imaginer le calvaire enduré ces deux derniers mois (période où les températures étaient particulièrement élevées) par les animaux dans ces roulottes, sans aucune circulation d’air. Certains n’y ont pas survécu, preuve en est que deux cadavres de chats en putréfaction ont été retrouvés derrière un divan. Plusieurs chats et cobayes ont la toison attaquée par l’urine au point que leur peau est dénudée et enflammée à ces endroits.

Sur le terrain, quatre oies divaguent dans un environnement qui ne correspond absolument pas à leurs besoins; les animaux n’avaient par exemple aucun bassin à disposition pour se baigner. Des poules et des coqs sont aussi présents à l’extérieur, mais certains sont enfermés dans de minuscules cages.

Si les moutons ont la chance de circuler sur le terrain, leur état sanitaire est toutefois déplorable; à titre d’exemple, leur toison n’est pas entretenue alors qu’à cette période de l’année elle devrait être tondue.

Une vingtaine de chiens vivaient dans l’habitation et la cour attenante. S’ils bénéficiaient d’un peu plus d’espace, leur sort n’était pas plus enviable.

Dès les premières prises en charge, le constat des sauveteurs est accablant : tous les animaux sont infestés de parasites; les poux grouillent sur toutes les espèces. Les animaux de basse-cour sont faméliques et les oies sont littéralement cachectiques. De toute évidence, les animaux sont affamés depuis longtemps. L’absence d’eau dans plusieurs lieux de détention a causé une forte déshydratation chez plusieurs individus. Ce dernier élément est probablement celui qui a été fatal pour certains martyrs; plusieurs cadavres de chats, oies et autres animaux de basse-cour ont été découverts sur place.

Par la suite, le constat révélera également que l’ensemble des survivants est infesté de parasites internes (vers).

Si dans un premier temps les animaux de ferme ont rejoint les installations d’Animaux en Péril à Meslin-l’Evêque et les animaux de compagnie le refuge d’Opale, une partie des animaux de ferme a été prise en charge dans la soirée par les refuges collègues tels que Le Rêve d’Aby, Equi’Chance et Help Animals. Ces derniers ont aussi accueilli des animaux de compagnie tout comme Les P’tis Vieux et Lucky Stars.

Que risque la propriétaire des animaux ?

"Tous les animaux appartiennent à une dame d’une soixantaine d’années qui vit seule. Celle-ci s’est déjà vu saisir 30 chiens en 2008 et 29 autres en 2009. Si elle commercialise une partie des animaux qu’elle fait reproduire comme certains chiens, cochons d’Inde et moutons, on se situe fort probablement dans un phénomène de syndrome de Noé qui pour rappel, est décrit par la science comme un comportement à collectionner de manière compulsive les animaux.

La police a dressé un procès-verbal pour infraction au Code wallon du Bien-être animal. La propriétaire pourra être poursuivie au pénal ou administrativement. Si le Parquet décide de prendre la main dans cette affaire, il pourra renvoyer la propriétaire devant le tribunal correctionnel. Celle-ci risque 3 ans de prison et une amende pouvant s’élever à 1 million d’euros. Si le Parquet ne poursuit pas, la main reviendra alors au fonctionnaire sanctionnateur qui pourra infliger une amende pouvant aller jusqu’à 100.000 euros, mais également un retrait de permis de détention d’animaux", indique Animaux en Péril.

À lire aussi

Sélectionné pour vous