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Katcho DÉGOÛTÉ par les décharges sauvages à Boussu: il nous montre les photos de la honte

Katcho en a marre de découvrir de nombreux dépôts sauvages à Hornu (Boussu) depuis le début du confinement. La police confirme une recrudescence. Notre témoin exige une réaction de la part des autorités pour combattre ces incivilités. Pour le bourgmestre Jean-Claude Debiève qui se déclare lui aussi révolté, des caméras mobiles constituent la meilleure arme pour identifier les responsables.

Katcho, un habitant d'Hornu, est à bout de nerfs. Depuis quelques mois, des actes d'incivilité sont en augmentation dans sa commune. D'importants dépôts sauvages ont été constatés le long des chemins qu'il emprunte pour promener son chien. Sa dernière découverte au niveau de la rue de Binche a été la goutte de trop. Il nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous pour dénoncer ce type de comportement.

C'est un espace super joli et très agréable. Maintenant j'y trouve des poêles à gaz, des radiateurs,... C'est devenu une déchetterie

"Les gens ne respectent vraiment rien! Dimanche, lors d'une promenade, j'ai découvert à ma grande surprise un dépôt sauvage. J'étais dégoûté... J'ai immédiatement prévenu la police afin de leur signaler la découverte que je venais de faire", raconte-t-il. "Quelques mètres plus loin, il y avait un autre dépôt, je ne comprends pas. Les parcs à conteneurs sont ouverts. Pourquoi certaines personnes agissent encore de la sorte? Vers où allons-nous? Je pense ne plus aller me promener dans cet endroit que j'ai l'habitude de fréquenter. C'est dommage, c'est un espace super joli, super calme et très agréable. Maintenant j'y trouve des poêles à gaz, des radiateurs,... C'est devenu une déchetterie." 


 
 

Certains ont sans scrupules abandonné leurs effets dans la nature

La zone de police boraine confirme avoir été contactée concernant le dépôt de la rue de Binche. "Nos services ont été contactés dimanche après midi par un citoyen (ndlr: notre témoin) ayant découvert le dépôt. Les policiers du service environnement ont été informés des faits ce lundi matin lors de leur 'prise de service'. Ils vont se rendre sur place afin de tenter d’identifier les auteurs…", précise Siham Zannoun, la porte-parole.

La police souligne que le nombre de dépôts sauvages est en recrudescence sur le territoire de la commune de Boussu depuis le début des mesures de confinement.

"Pendant la période du confinement et même un peu après nous avons en effet constaté une légère augmentation du nombre de dépôts sauvages. Sans parler d’explosion de leur nombre il est vrai qu’il y en a eu quelques-uns. De nombreux citoyens ont profité du confinement pour effectuer des travaux et les parcs à conteneurs étaient fermés, nous supposons que certains ont sans scrupules abandonné leurs effets dans la nature", regrette la zone de police boraine.

Le nombre de dépôts réels est difficilement estimable. "En effet, les policiers ne sont pas les seuls à combattre ces gestes et à intervenir lors de dépôts. Les ouvriers communaux en constatent également de leur côté et lorsque c’est le cas ils prennent contact avec le ou les agent(s) constatateur(s) de leur commune qui prennent alors le relais dans la gestion de ce dossier."

Quelle est la procédure mise en place pour sanctionner les auteurs des faits ? Comment cela se passe-t-il concrètement, du signalement jusqu’à l’amende ?

Voici les étapes entre la découverte d’un dépôt et la sanction :

1/ la police lors d’une patrouille découvre un dépôt ou est avertie par un citoyen de la présence d’un dépôt sauvage.

2/ la police tâche d’identifier le ou les auteur(s).

3/ la police contacte le service travaux de la commune concernée afin de faire enlever le dépôt --> La facture liée au coût d’enlèvement des déchets est adressée au pollueurs.

4/ les policiers rédigent un PV pour dépôt clandestin. Celui-ci est transmis au fonctionnaire sanctionnateur qui inflige une amende située entre 60 et 350€.

"Lorsque ce sont les ouvriers communaux qui découvrent le dépôt, la police rédige le PV sur base d’un rapport envoyé par l’agent constatateur communal", précise Siham Zannoun.

Des caméras pour tenter d'éradiquer ces incivilités 

Face aux photos envoyées par notre témoin, le bourgmestre de Boussu, Jean-Claude Debiève, ne cache pas sa colère. "Il y aussi un sentiment d’impuissance. C’est lamentable. Il y a des objets qui vont polluer le sol pendant un siècle. Leurs petits-enfants en subiront les conséquences. Ils ne sont pas conscients de l’enjeu et ce que nous devons déployer pour essayer d’éradiquer ces faits", confie-t-il.  

Le maïeur indique que la commune compte sur des caméras pour tenter d'identifier les auteurs de ces faits.

"Nous avons acheté des caméras mobiles, même si un groupe de l’opposition dans la commune est contre son installation pour des questions de vie privée. Or, selon moi, c’est une solution pour combattre ces décharges sauvages. Nous pourrons dénoncer et intercepter les auteurs de faits semblables. Il est indiscutable que nous devons trouver des solutions", poursuit Jean-Claude Debiève. "La police malheureusement ne peut pas tout faire. Elle est omniprésente. Nos gardiens de la paix et des agents constatateurs essayent aussi de découvrir des indices pour permettre de retrouver les auteurs des faits. Il arrive qu’on découvre ces gens-là et évidemment, ils sont insolvables. Cela fait partie des grands maux de notre société. On n’a très peu d’emprise sur eux et c’est malheureux."

Avec l'accord de la zone de police, des endroits ont été déterminés et approuvés par le conseil communal le lundi 15 juin pour installer ces caméras de surveillance. "Nous travaillons en collaboration car pour l’identification, la police s’en charge. Je le répète, il n’est pas évident de sanctionner. Même s’il y en a eu, il faut trouver un moyen pour sanctionner les gens qui sont insolvables."

Pour Boussu, retirer ces déchets sauvages représente un coût important: 50 à 60.000 euros par an.

"Par ailleurs, nous allons recommencer le ramassage gratuit des déchets verts à l’appel du citoyen. Il y aura encore moins d’excuse pour aller jeter des déchets dans la nature", ajoute le bourgmestre. "Tout le monde paye la charge consentie. Il faut à un moment donné trouver l’argent dans des taxes pour pouvoir supporter ces dépenses. J’espère que ceux qui agissent comme ça feront preuve d’un peu plus d’amour propre. Il faut une prise de conscience commune. Mais ces gens-là sont-ils capable de réfléchir ainsi ?"

La nature en Wallonie de plus en plus salie

Le phénomène des décharges sauvages est malheureusement bien connu. La commune de Boussu est loin d'être la seule victime de ces incivilités. 

L'ASBL Be WaPP a lancé ce lundi 15 juin une nouvelle campagne contre les déchets liés à la crise sanitaire provoquée par l'épidémie de coronavirus. L'organisation appelle à jeter masques, gants et mouchoirs usagés à la poubelle afin de lutter contre la présence de déchets sauvages dangereux dans l'espace public.

Une commune wallonne sur deux a constaté une augmentation de la présence de déchets sauvages liés à la crise sanitaire entre les mois de mars et de mai, révèle une enquête menée par l'ASBL Be WaPP (en savoir plus), pour une Wallonie Plus Propre.

Composés de gants, masques et mouchoirs usagés, ces déchets sont principalement jetés à la sortie des magasins, près des poubelles publiques et aux arrêts de transports en commun. Deux communes sur trois constatent que les poubelles publiques sont de plus en plus utilisées pour se débarrasser de déchets ménagers qui ne devraient pas s'y trouver. L'enquête indique par ailleurs que les déchets de construction sont plus fréquemment retrouvés dans les dépôts clandestins. Ces tendances négatives ayant également été constatées à Bruxelles et en Région flamande, une campagne de sensibilisation similaire a été développée au nord du pays. "Cette campagne de sensibilisation est la deuxième depuis le début de la crise sanitaire", commente Valérie Cartiaux, porte-parole de Be WaPP. "Elle se compose d'une affiche qui sera apposée dès les prochains jours par les magasins et commerces de tout le pays, d'un spot radio (en partenariat avec Bruxelles-Propreté, NDLR) qui témoigne de la réalité de terrain d'un ouvrier chargé du nettoiement des rues ainsi que d'une vidéo qui propose une solution simple et efficace pour ramener son matériel de protection usagé à la maison".

S'inscrivant dans la lignée des modalités définies par les gouvernements régionaux, la nouvelle campagne entend sensibiliser la population à la protection du personnel communal et des citoyens. Elle rappelle également que ces déchets sanitaires doivent se mettre dans la poubelle à ordures ménagères classique fermée et non dans un sac PMC ou avec les papiers-cartons.

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