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Enfants belges en Syrie: "Ca fait plus de 3 ans qu'ils sont dans des situations indignes"

Bernard Devos, le délégué belge aux Droits de l'Enfant, était l'invité de la matinale de Bel RTL. Il a répondu aux questions de Fabrice Grosfilley.  

Les enfants belges présents en Syrie, vous voulez toujours qu'on les rapatrie ?

"Oui, plus que jamais, ça fait pour certains plus de trois ans qu'ils sont dans des situations indignes, dans des camps qui sont vraiment terribles. J'emploie toujours l'expression, "On ne peut plus les laisser pourrir sur place", parce que c'est vraiment de ça dont il s'agit. Ce sont des enfants en très bas âge, ils ne sont responsables de rien, et il faut vraiment qu'ils reviennent pour être éduqués dans des conditions dignes et responsables".

Il y en a quelques-uns qui sont rentrés avec leurs mamans cette semaine, dans la région d'Anvers. Il y en a combien au total ? Une quarantaine, c'est toujours le même chiffre ?

"Une quarantaine, oui".

Pourquoi demandez-vous ce rapatriement, alors que l'exode des parents était volontaire, qu'ils ont délibérément rejoint une organisation terroriste, que ces enfants ont été élevés dans un cadre islamique radical, qu'on peut craindre qu'ils ont été endoctrinés… ce n'est pas un danger ?

"Non, dans un premier temps, c'est pour des raisons humanitaires et de conformité avec nos engagements internationaux. On a quand même signé la convention internationale des droits de l'enfant, qu'il convient que leur intérêt supérieur, dans toutes les décisions, doit être la priorité. Pour le reste, après, on a été rejoints par les acteurs du sécuritaire et de la justice. Paul Van Tigchelt, le patron de l'OCAM (l'organe central de la menace, qui analyse la menace terroriste), qui demande non seulement le retour des enfants, mais aussi de leurs mères, pour des raisons de sécurité. Le procureur fédéral, Frédéric Van Leeuw, dit exactement la même chose en matière de justice, tous les acteurs internationaux, les Nations Unies, le Conseil de l'Europe, tout le monde réclame, revendique et recommande très clairement le retour des enfants et des mères pour des raisons à la fois humanitaires et sécuritaires. Je vous avoue que quand les deux points de vue se rejoignent, je ne comprends pas comment on reste dans une telle inertie".

Revoir l'interview dans son intégralité:

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