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Toujours pas de plan pour les Belges de retour de zones à risque: "C’est incompréhensible de devoir tout décider en catastrophe"

Les touristes belges revenant des zones où les mesures contre le Covid-19 ont été renforcées seront-ils testés et priés d'observer une quarantaine ? Une stratégie globale doit encore être mise en place par les autorités. Le président de l'Association Belge des Syndicats Médicaux (Absym), Philippe Devos, déplore la "cacophonie" actuelle et le manque d'anticipation. Il a répondu en direct dans le RTL INFO 13H aux questions de Caroline Fontenoy.

Nous sommes le 7 juillet, et toujours pas de plan pour le retour des Belges des zones à risque. Comment est-ce possible? On n'a pas tiré les leçons du passé?

"En tout cas c’est étonnant de découvrir le 7 juillet que des gens partent en vacances pendant les grandes vacances. Il n’y a aucune raison cette fois-ci pour justifier que l’on n’a pas anticipé les choses. Et il y avait aussi des preuves au mois de juin pour montrer qu’il y avait certaines zones en Europe qui pouvaient être à risques de reconfinement, c’est évident. Donc, c’est incompréhensible de devoir tout décider en catastrophe avec de nouveau la cacophonie que nous avons aujourd’hui. Ce serait risible s’il n’y avait pas de morts suite à de mauvaises décisions. Mais malheureusement ce n’est pas risible".

Effectivement, aujourd'hui on ne peut plus jouer sur l’effet de surprise. Cela veut dire quoi, qu'on a pris le risque de réintroduire le virus chez nous, et peut-être de devoir reconfiner?

"On a l’impression de revivre un mauvais scénario, c’est-à-dire celui d’après les vacances de carnaval. On voit où cela nous a menés et je pense qu’il n’y a aucun Belge qui a envie de revivre ça. Donc tout ce que l’on peut faire pour éviter d’y arriver, cela doit être fait. Et là, on est en train de tout faire dans la panique et c’est difficile à comprendre".

Par rapport à ce plan qui est en cours d’élaboration, on parle de testing et de mise en quarantaine recommandés et non obligatoires. Est-ce suffisant selon vous?

"Je pense que chaque Belge doit bien penser qu’il doit être prudent aujourd’hui. Le virus n’est pas parti, il est encore là et, à certains endroits du monde, encore beaucoup plus que chez nous. Il faut garder les mesures de protection, encore plus quand on se trouve à l’étranger puisque là on ne va pas bénéficier de tracing. Si quelqu’un a été contaminé à côté de vous à l’étranger, vous ne serez pas au courant. Il faudra donc être très prudent. Et effectivement quand on rentre de vacances, ce n’est pas le moment d’aller voir une personne à risques dans les deux jours après le retour".

Vous craignez la fin de l'été?

"Oui, la fin de l’été est plus à craindre que le début de l’été. Ici on est dans le creux de la vague, on a les bénéfices du confinement. Fin de l’été, nous ne les aurons pas, donc le risque d’être en contact avec quelqu’un contaminé sera plus grand qu’aujourd’hui".

La semaine passée, le ministre Philippe De Backer prétendait que nous sommes prêts aujourd’hui pour une seconde vague, notamment au niveau du matériel. Vous êtes de cet avis?

"Oui, tout à fait. Dans les hôpitaux nous avons suffisamment de matériel pour affronter la même vague que nous avons eue. Par contre, si nous avons une vague à l’américaine, qui est le double de ce que nous avons vécu, là tout le monde va atteindre ses limites. Il ne faut donc pas jouer avec le feu". 

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