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A bout de souffle, ces scientifiques expliquent pourquoi ils sont "sur les rotules": "Au labo, on encode non-stop, non-stop, non-stop" (vidéo)

Face au nombre de tests en augmentation, les centres de dépistage sont saturés. Mais c'est aussi le cas dans certains laboratoires. Avec une moyenne, en Belgique, de 30.000 tests à analyser par jour, le travail est colossal, y compris sur le plan administratif.

Nos reporters Julien Modave et Julien Raway se sont rendus dans un laboratoire liégeois qui, vu le contexte du coronavirus, tourne à plein régime. Les 15 personnes qui travaillent 13h par jour ne suffisent pas pour encoder les 1.600 tests reçus la veille. "On encode non-stop, non-stop, non-stop pour arriver à gérer ces tâches administratives qui sont énormes, soupire Jérôme de Marchin, biologiste. On est tous à genoux".


Les autorités exigent un dépistage de masse sans fournir les outils nécessaires aux laboratoires

La Belgique teste en moyenne 30.000 personnes par jour depuis la semaine dernière. "Dans le cadre du traçage, on a énormément de dépistages, et cela devient vraiment excessif, décrit Jean-Marc Minon, chef de service du laboratoire au CHR Citadelle. C'est lié à la demande des autorités de faire un dépistage de masse. Or, nous ne sommes pas outillés pour le faire".


"On n'en sort pas"

Dans tous les centre de tests, c’est le même problème: trop de personnes se présentent sans symptômes. Lorsqu’un enfant est positif, toute la classe, mais aussi tous les parents, de tous les élèves avec leurs frères et sœurs sont testés. "Après avoir dépisté ce groupe de personnes, on va sans doute trouver des gens qui sont porteurs asymptomatiques, mais peut-être porteurs depuis 4 à 6 semaines, explique Jean-Marc Minon, chef de service du labo au CHR Citadelle. Parce qu'on trouve toujours de l'ADN viral. Et ces gens-là vont repartir dans une nouvelle bulle de dépistage, donc on n'en sort pas".


Les membres du labo craignent la période hivernale: "Ca va s'empirer"

Dans le laboratoire du CHR Citadelle, on est à la recherche de techniciens et de secrétaires pour encoder les nombreuses demandes. "On a mille PCR (tests par le nez, ndlr) par jour, je n'ose même pas imaginer à combien on sera lors de la période hivernale, car à cela vont s'ajouter la grippe et d'autres maladies. La situation va s'empirer", explique Pierre-Alexandre Olivier, chef de service du Labo au CHC Mont Légia.


Cerise sur le gâteau: les patients harcèlent le laboratoire par téléphone

Partout les délais de réponses augmentent. Cela représente une angoisse supplémentaire pour les patients qui, dès lors, appellent sans cesse pour obtenir au plus vite les résultats.

Le gouvernement fédéral demande aux hôpitaux d’augmenter encore leur capacité de dépistage. Mais sur le terrain, on s’interroge sur le bien-fondé de la méthode, alors que depuis plusieurs mois le nombre moyen de tests positifs reste bloqué autour de 3%.

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