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Sarah a reçu des menaces de mort parce qu'elle est cycliste: une des conséquences du partage des routes en ville?

Ce dimanche, c'était la journée sans voiture à Bruxelles. Même en dehors de cette occasion spéciale, les deux roues sont de plus en plus présents dans les villes. Pour améliorer le partage des routes, l'espace réservé aux voitures a tendance à se réduire au profit des cyclistes. Une situation qui énerve certains automobilistes, notamment sur les réseaux sociaux.

Parce que j'avais partagé une photo où je me réjouissais de la création d'une piste cyclable

Des insultes et même des menaces de mort. Les messages haineux se multiplient ces derniers jours sur les réseaux sociaux. Nos journalistes ont rencontré une cycliste à Bruxelles qui a été victime d’intimidations. Elle a préféré rester anonyme.

"Un jour j'ai reçu comme ça des messages haineux et insultants. Des insultes carrément, sur mes comptes de réseaux sociaux. J'ai compris par la suite que c'était parce que j'avais partagé une photo où je me réjouissais de la création d'une piste cyclable. J'ai porté plainte parce que c'était vraiment de l'intimidation", a confié Sarah.

Le conseil de la police en cas d'intimidations

La police dit être au courant de ces incitations à la haine à l’encontre des cyclistes. Elle encourage les victimes à porter plainte et rappelle que ces propos sont punissables par la loi. "On est au courant qu'il y a des groupes et qu'il y a des gens qui s'expriment sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook, contre les cyclistes. On tient ça à l'œil. Il y a un seul conseil à donner: si des gens sont concernés personnellement parce qu'ils sont menacés et harcelés, c'est de porter plainte", nous a expliqué Ilse Van De Keere, porte-parole de la zone de police Bruxelles-Capitale Ixelles.

Des membres d'un groupe Facebook d'automobilistes s'expriment

Nous avons rencontré deux des 17.000 membres du groupe "L'automobiliste en a marre!", dans lequel circulent des messages de haine. Tous les deux précisent que de tels propos sont intolérables. Mais ils dénoncent des mesures toujours plus contraignantes pour les automobilistes. "On passe des bandes à trois vers deux. Alors que la réalité, c'est que le flux et la masse de voitures qui rentrent, les gens qui rentrent à Bruxelles le matin, ça ne va pas diminuer pour autant. Les gens vont continuer à venir mais ils vont mettre plus de temps", a réagi Illir. "Les zones protégées pour les cyclistes ont peut-être été exagérées et ont été décidées précipitamment".

Thierry, un autre membre du groupe, s'est exprimé en prenant exemple sur un axe bruxellois. "On a remarqué il y a quelques semaines qu'ils avaient supprimé une bande de circulation pour les véhicules automobiles de part et d'autre. Donc ça signifie qu'aux heures de pointe, cette chaussée est complètement engorgée, ça provoque un chaos inextricable, et effectivement ça engendre parfois des heurts verbaux", a-t-il indiqué.

Une tension tout à fait logique, selon plusieurs urbanistes que nous avons contactés, lorsqu’une ville est en pleine transition. Reste à surveiller les quelques dérapages sur les réseaux sociaux.

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