Accueil Actu

"Rédiger un certificat pour une personne en bonne santé, c'est horrible": les médecins se disent noyés sous les tâches administratives

Débordés depuis l'apparition de la crise sanitaire, les médecins demandent un allègement de leur charge de travail. Cela passe pour eux par une simplification des démarches administratives.

Depuis le rentrée, le docteur Thierry Steinier rédige environ 30 certificats médicaux chaque jour, soit deux fois plus qu’habituellement, et pour des durées bien plus longues. Les médecins sont noyés sous des tâches administratives. Il est temps selon eux de revoir les procédures, et ce particulièrement au sein des écoles. "Selon les directives que les écoles ont reçues dans le cadre des précautions sanitaires contre le covid-19, ils renvoient chez eux beaucoup plus rapidement les élèves qu'il y a de petits symptômes, mais ils ne les renvoient pas directement chez eux, il faut passer par le médecin obligatoirement, pour avoir un certificat d'incapacité de fréquenter les cours et un certificat de reprise scolaire quand ils retournent à l'école", explique le docteur Steinier, qui est aussi le président de l'Association des médecins généralistes de Jumet. 

"Cette frustration de rédiger un certificat pour une personne en bonne santé"

La Fédération des associations des médecins généralistes de Charleroi menace aujourd'hui de boycotter, à partir du 28 septembre, les tâches administratives quand cela ne se justifie pas. "On perd son temps, on perd son énergie, et ça, c'est le plus catastrophique. Et on s'énerve aussi. Cette contrariété vis-à-vis des différences d'une école à l'autre, cette frustration de rédiger un certificat pour une personne en bonne santé, c'est horrible, c'est vraiment très frustrant", confie Pierre Bets, médecin et vice-président de la Fédération. 

"De nos autorités, je ne vois pas beaucoup de soutien"

Quand on demande au médecin généraliste s’il retire du positif de cette crise concernant son métier, difficile de répondre: "Je cherche. Franchement, je cherche, je ne vois rien qui vienne d'en haut et qui soit efficace. On a eu, au départ, beaucoup de conseils du collège de médecine générale, qui se fait malheureusement fort silencieux pour le moment. Moi, personnellement, de nos autorités, je ne vois pas beaucoup de soutien", ajoute le docteur Pierre Bets.

La Fédération des associations des médecins généralistes de Charleroi, qui représente 430 médecins, espère que le gouvernement décidera rapidement d’alléger toutes les procédures administratives.

À lire aussi

Sélectionné pour vous