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Georges-Louis Bouchez reste à la tête du MR mais sera encadré: "Il s'est excusé et a reconnu ses erreurs"

Malgré des échanges parfois tendus entre les partisans de Georges-Louis Bouchez - qui a quitté la réunion sans faire de commentaires - et ceux qui réclamaient une nouvelle élection, le président a conservé son mandat.

Les parlementaires MR des différentes entités du pays, réunis ce lundi soir à Court-Saint-Etienne, ont décidé, au bout de plus de 4 heures de débats parfois vifs, de conserver leur confiance dans le président du parti, Georges-Louis Bouchez. Celui-ci est dans la tourmente depuis la fin de la semaine passée en raison d'un casting ministériel particulièrement contesté en interne.

"Nous avons eu de longs débats concernant notre fonctionnement, et l'évaluation des erreurs commises la semaine dernière, notamment avec le remplacement ou la volonté de remplacement de Valérie De Bue. Nous avons aussi fixé une rénovation de la gouvernance interne, de la communication, et une plus grande implication d'une série de personnes dans les décisions. Le but est de fonctionner ensemble, et de fonctionner différemment", a confié Willy Borsus sur BEL RTL mardi matin.

Georges-Louis Bouchez "a effectivement reconnu ses erreurs, et il a souhaité s'excuser devant les militants. Et je pense que ça fait partie d'une démarche de reconnaissance de ses responsabilités. Mais surtout, (il) s'engage pour une fonctionnement plus participatif, plus concerté et inclusif ; avec l'engagement dans les prises de décisions d'une série de personnes".

Pour Jean-Luc Crucke, également interrogé par nos soins, "j'ai l'impression que nous aurons une nouvelle page dans la direction politique: pour n'importe quel parti en Belgique, on ne peut plus tout faire reposer sur les épaules d'un seul homme, l'applaudir quand tout va bien et le fusiller quand tout va mal". Il parle d'un nouveau MR, "et nous sommes à l'acte 1 de la refondation, et il y a d'autres actes qui vont suivre".

Enfin, le chef de groupe MR à la Chambre, Benoît Piedboeuf était l'invité de 7h50 de Fabrice Grosfilley. "Il y avait un bureau restreint, avant, au MR. Il ne fonctionnait plus car Georges-Louis ne le réunissait pas. Hé bien, on va avoir un nouveau bureau restreint qui va challenger le président. Ce groupe va se réunir à chaque fois que c'est nécessaire. Georges-Louis reste président, cependant, on a qu'un président":

Un G11

Georges-Louis Bouchez fera donc partie du 'G11', entouré d'un groupe de 10 "sages" destiné notamment à assurer la collégialité des décisions du Mouvement réformateur. Cet organe décisionnel, qui agira à côté du bureau élargi, "veillera à ce qu'un débat soit mené autour des décisions", a expliqué l'ancien ministre des Pensions Daniel Bacquelaine à la sortie de la réunion.

Selon le président de l'intergroupe parlementaire, Vincent De Wolf, ce comité sera composé des chefs de file gouvernementaux du parti et de ceux de l'opposition, lorsque le MR n'est pas dans la majorité; de l'administrateur-délégué du Centre Jean Gol; des Vice-présidentes Kattrin Jadin et Marie-Christine Marghem; du président de l'intergroupe parlementaire; du ministre wallon Jean-Luc-Crucke; et - à la suite d'un vote unanime pour qu'il puisse également y siéger - de Denis Ducarme.

"Nous avons également convenu d'une modification de notre gouvernance et de notre communication tout en travaillant davantage avec les parlementaires pour créer une dynamique collective. Nous poursuivrons en outre la réforme de nos statuts qui est déjà en cours", a de son côté assuré le ministre wallon de l'Economie, Willy Borsus.

"Nous avons réussi à atterrir"

"Il est clair que ce genre de séquence ne peut plus se reproduire" et qu'il s'agit dès lors d'une dernière chance pour Georges-Louis Bouchez, a-t-il néanmoins averti. "Nous avons réussi à atterrir mais il reste du travail", a pour sa part souligné Denis Ducarme, dont la désignation avortée à la place de Valérie De Bue au sein du gouvernement wallon, jeudi passé, avait mis le feu aux poudres, faisant vaciller la présidence de Georges-Louis Bouchez.

"Nous avons tous de la mémoire et nous n'oublions pas mais il était important de rassurer nos militants", a poursuivi celui qui fera désormais partie du G11. "Nous avons réussi à trouver une solution collective pour avancer", a conclu M. Ducarme.

Malgré des échanges parfois tendus entre les partisans de Georges-Louis Bouchez - qui a quitté la réunion sans faire de commentaires - et ceux qui réclamaient une nouvelle élection, le président a conservé son mandat. Ceux qui se sont exprimés de manière vindicative au cours des derniers jours, ont finalement appelé à l'unité.

Selon Vincent De Wolf, le vote en faveur de la proposition retenue a été unanime. D'après le président de l'intergroupe, il y a eu, selon lui trois ou quatre abstentions sur une assemblée d'une soixantaine de mandataires présents.

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