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Les 1.000 premiers jours de la vie sont essentiels pour l'alimentation: voici les conseils d'une spécialiste

Les 1.000 premiers jours de la vie sont décisifs dans plusieurs domaines, y compris dans celui de l'alimentation. C’est le message du CHU de Namur. Pour en discuter, Virginie Vanesse, chef du service alimentation et diététique de l’hôpital, était l’invitée d’Olivier Schoonejans sur le plateau du RTL INFO Bienvenue ce vendredi.

En quoi ces 1.000 premiers jours sont-ils primordiaux ?

"Quand nous parlons des 1.000 premiers jours, on parle de la période préconceptionnelle, en passant par la grossesse et la petite enfance jusqu’à l’âge de deux ans. Notre objectif au niveau diététique est vraiment de promouvoir une alimentation saine et équilibrée et cela a toute son importance tant au niveau de la grossesse qu’au nourrisson jusqu’au petit enfant."

Qu’est-ce qui fait justement que ces 1.000 jours sont primordiaux ? On fait toujours un peu attention à ce que l’on mange et particulièrement à ce que l’on donne à manger aux petits enfants généralement, non ?

"C’est une période très favorable pour parler de l’alimentation. En général les jeunes parents sont très réceptifs et on sait que promouvoir cet équilibre alimentaire et surtout l’éducation, un plaisir de la table, favorisent une bonne santé et c’est une manière de prévenir toutes les maladies cardiovasculaires, le diabète, l’obésité, etc."

Pourtant, les jeunes bébés qui ont un an ou deux ans n’ont pas de risque de développer de telles maladies ?

"Tout à fait, le fait de les éduquer justement à avoir une alimentation équilibrée fait en sorte que pour la suite ils attrapent les bonnes habitudes alimentaires."

On se demande toujours ce qu’il faut donner aux jeunes enfants, d’abord des fruits, des légumes ? Cela dépend des modes, des pédiatres. Quel est votre avis ?

"L’union professionnelle des diététiciens laisse la liberté aux parents d’introduire les fruits ou les légumes. L’important surtout, c’est d’introduire cette diversification alimentaire vers 5-6 mois et de suivre le calendrier des saisons et de faire du repas un moment de partage."

Dans l’imagerie populaire, on se dit que si pendant la grossesse la femme enceinte mange beaucoup de choses sucrées, l’enfant sera plus sucré et si c’est plus des aliments salés, ce sera l’inverse. Est-ce que cela se vérifie ?

"Je ne vais pas répondre à une question plus médicale, mais en tout cas ce qui est certain c’est qu’éduquer l’enfant à manger de tout va favoriser de bonnes habitudes alimentaires. Il est évident que l’enfant de manière innée est dirigé vers le sucré et le salé, pas du tout vers le goût amer, mais le fait que les parents introduisent différents aliments va favoriser cette diversification et ces bonnes habitudes."

Faire manger aussi aux enfants des légumes qu’on n’a pas forcément envie de manger soi-même ?

"Oui, c’est vrai que c’est toujours la question. Ce sont les parents de demain, donc faisons l’effort aussi de montrer le bon exemple et c’est vrai que l’enfant surtout à partir d’un an, un an et demi va procéder par mimétisme, du coup si vous faites la grimace en mangeant des chicons cela ne va pas l’aider dans la consommation. Par contre, il faut rester vraiment patient, faire confiance à l’enfant et se dire que ce n’est pas parce qu’on a présenté l’aliment une fois qu’il ne voudrait pas le prendre une autre fois. La règle c’est vraiment d’introduire un aliment à la fois, c’est aussi important dans le domaine des allergies pour voir vraiment la réaction de l’enfant."

Il y a aussi les chips pendant l’apéro, on voit les hordes d’enfants qui se ruent sur les chips, est-ce qu’on laisse faire ou est-ce qu’on limite ? Quel est votre conseil ?

"Comme je vous l’ai dit, il faut faire confiance à l’enfant. Le moment de fête, il faut le partager. Après on est là pour les éduquer et les éduquer nutrionnellement également. Le plat de chips, on va donc l’éviter." 

Et pour les boissons ? Quel est votre conseil ?

"L’Organisation Mondiale de la Santé préconise l’allaitement maternel jusque 6 mois de manière complète, ensuite idéalement jusque 2 ans mais on sait bien avec les vies que l’on mène c’est un peu compliqué. Par contre, les laits de suite sont très bons. Jusqu’à l’âge d’un an, la moitié des apports caloriques sont apportés par le lait. C’est dans ce cadre-là que l’on préconise encore le lait le plus tard possible. Après, l’eau reste la base. Il ne faut pas se dire l’enfant ne boit pas, je vais mettre un peu de grenadine. Mais de nouveau, les moments de fête restent les moments de fête et le repas doit rester un moment de convivialité." 

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