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Saint-Nicolas: en face de chez David, un terrain vague est devenu un dépotoir

David en a marre et veut le faire savoir. Après avoir tenté d’alerter les autorités avec des courriers, ce Liégeois nous contacte via le bouton orange Alertez-nous. En face de chez lui, un terrain appartenant à la commune s’apparente à un réel dépotoir. Au grand damn de ce Liégeois qui souhaite interpeller la commune sur la situation.

Il y a 10 ans, David (prénom d'emprunt pour garantir l'anonymat) s’installe à Liège. En face de sa maison, se trouve un terrain vague. Plutôt que d’apporter de la verdure et de la tranquillité à ce Liégeois, ce terrain est devenu, au fil des années, un véritable ennui. Des déchets et autres immondices, des voitures volées puis incendiées… Voilà à quoi ressemble la (triste) vue depuis le domicile de David. "Chaque jour, quand j'ouvre mes volets, ce sont des déchets que je vois", soupire-t-il.

Le terrain en question se situe rue des Noyers. La situation géographique est particulière puisque le trottoir de gauche, où se situe la maison de David, appartient à la commune de Liège tandis que le trottoir de droite, où se trouve le terrain vague, est détenu par la ville de Saint-Nicolas.

Sur cette vaste étendue "d'environ 100m de long sur 20m de large", rien n'a été érigé. Alors chacun semble prendre ses aises et l'utiliser comme bon lui semble. Des automobilistes en profitent pour garer leur véhicule tandis que d'autres préfèrent y larguer leurs détritus en tous genre. "Ça va des pneus aux langes pour bébé. La semaine dernière, c'est un matelas qui a été déposé", regrette David.

On ramasse gratuitement les déchets alors pourquoi s'arrêter?

Depuis son installation, ce Liégeois alerte les autorités de Saint-Nicolas sur cette situation "qui n'est plus vivable". "Mais on me répond que c'est un cas marginal. Marginal? Oui ça ne dérange pas beaucoup de gens car il y a un peu de riverains qui habitent aux alentours mais peu m'importe!", s'exclame David.

Il admet que, progressivement, les nettoyages de la commune sont devenus plus réguliers. "Quand je suis arrivé, il y avait 2 à 3 nettoyages par an donc les déchets s'accumulaient", explique-t-il. Pourtant, selon ce père de famille, nettoyer n'est pas suffisant. Il estime que la solution réside dans la prévention. "Il est clair qu'il y a moins de déchets, mais il y en a constamment. Ce qui prouve que le problème n'est pas résolu. Il n'y a aucun travail de prévention. Aucune mise en garde. On ramasse gratuitement les déchets alors pourquoi s'arrêter?", s’étonne-t-il.

Un éclairage, des caméras et des amendes

David plaide pour l'installation de panneaux de sensibilisation rappelant qu'il est interdit de déposer ses déchets sur un terrain public et qu'une amende est prévue à cet effet. Il aimerait également que des poubelles soient installées, tout comme un éclairage et une caméra de surveillance. "Ça permettrait d'identifier les plaques d'immatriculation des auteurs. Et avec les amendes, la commune renflouerait ses caisses. C'est tout bénéfique !", lâche-t-il.

J'ai un enfant et tout ce qu'il voit, ce sont des déchets

À quelques mètres de ce terrain, se situe une école accueillant des enfants de primaire et de maternelle. Pour beaucoup d’entre eux, le terrain est donc un passage obligé pour gagner leurs classes. "Une bonne partie des élèves déambulent entre les déchets pour se rendre à l'école. La journée commence avec de beaux exemples", lâche le Liégeois qui regrette que son propre fils soit également confronté à cette situation. "J'ai un enfant et tout ce qu'il voit, ce sont des déchets", déplore-t-il.

La commune de Saint-Nicolas nous assure être bien consciente du problème. Ce grand terrain vague a pour principale vocation d’offrir un certain nombre de places de parking pour les riverains et commerces environnants, nous indique-t-on. Au service environnement de la commune, le terrain de la rue des Noyers occupe une place dans les dossiers à gérer.

Au fil des années, plusieurs mesures ont été prises pour mettre fin aux dépôts clandestins:

- installation d'objets à l'entrée du site rendant une partie du terrain inaccessible aux voitures

- mise en place d'un éclairage sur l'une des entrées

- passage régulier des agents de la propreté publique

Et selon les autorités locales, ces initiatives ont d'ores-et-déjà montré leur efficacité. "Le poids des déchets récoltés là-bas par nos services se comptait en tonnes quand aujourd'hui, ces quantités - pour visibles qu'elles soient - sont devenues marginales", affirme Mélissa De Faveri, conseillère en environnement à la commune de Saint-Nicolas.

Vers l'installation de caméras de surveillance

Comme le demandait notre témoin la commune va désormais installer des caméras mobiles sur le site dans le but de "dissuader, identifier puis verbaliser les contrevenants". La location de caméras de surveillance a été inscrite au budget de la commune cette année.

Aucune action de sensibilisation n'est cependant envisagée par les autorités. Selon elles, l'axe préventif se révèle inefficace. "La triste réalité de terrain nous montre que la présence de panneaux de sensibilisation ou bien d’une poubelle n'empêchent malheureusement pas l'un ou l'autre énergumène de se débarrasser de ses déchets dans la nature, parfois seulement à quelques mètres de ladite poubelle. Une solution drastique serait de rendre ce site inaccessible en le fermant mais est-ce là une bonne solution, un bon exemple à montrer aux enfants que de devoir clôturer un terrain pour empêcher quelques inciviques de polluer notre environnement? En outre, cela aurait pour effet de déplacer massivement le stationnement dans la rue des Noyers et - à n'en pas douter - les dépôts clandestins", souligne Mélissa De Faveri.

Car le terrain de la rue des Noyers n'est malheureusement pas le seul endroit de la commune qui se voit accueillir des immondices en tout genre. En 2019, 200 procès-verbaux liés à ces délits ont été dressés. Actuellement, le montant de l'amende s'élève à 60 euros et peut atteindre 250 euros en cas de récidive. Mais les autorités préviennent : le règlement communal de police est en passe d'être modifié, le montant de ces sanctions devrait être revu à la hausse.

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