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CAPAC, FGTB, CSC, CGSLB: les faillites et le chômage complet commencent à augmenter

Après avoir vu les causes des retards de paiements et pourquoi les syndicats et la CAPAC sont difficilement joignables, après avoir vu qu'ils se réformaient et engageaient du personnel pour résorber ce retard, ils nous ont parlé avenir. Et il s'annonce sombre. Le chômage temporaire diminuera quand on aura un vaccin, mais entre-temps, les faillites et donc le chômage complet va se multiplier. Sans parler des travailleurs qui auront une mauvaise surprise aux impôts l'an prochain...

Depuis le 1er septembre, nous avons reçu pas moins de 55 messages via notre bouton orange Alertez-nous. Leur contenu était toujours similaire. D’une part, vous nous avez dénoncé des retards de paiements des allocations de chômage, allant de quelques jours à parfois plusieurs mois. D’autre part, il vous était quasiment impossible de joindre votre organisme de paiement pour régler le problème, que ce soit par téléphone avec des temps d’attente parfois infinis, avec des e-mails qui restent sans réponse ou avec d’énormes files devant les quelques bureaux ouverts.

Après avoir expliqué les raisons de ces retards et les mesures mises en place pour servir au mieux les chômeurs, les 4 organismes de paiement nous ont fait part de leur pessimisme quant à l'avenir. 

Vers plus de faillites et de chômage complet

Si nos interlocuteurs espèrent tous avoir réglé tous les problèmes de retards à court terme, la charge de travail va cependant rester grande. Jusqu’ici, "l’amortisseur chômage temporaire fonctionne bien. Le chômage pour force majeure et le chômage économique ont permis d’éviter les demandes de chômage complet", estime le président de la FGTB, Thierry Bodson. "Malheureusement, quand le chômage temporaire va diminuer, il y aura des demandes de chômage complet en nombre important."

C’est d’ailleurs déjà le cas. Il y avait 367.623 chômeurs complets indemnisés demandeurs d’emploi en août contre 326.431 en avril, selon les chiffres de l'Onem. Et la tendance est à la hausse. "On commence à voir une augmentation dans le chômage complet aussi", note Inge Huyge, porte-parole de la CAPAC. Ce n’est que le début, mais tous s’attendent à ce que le chômage remonte fortement. "Pour le moment, on est positivement étonnés du peu de vraies faillites qu’il y a eu. Mais puisque la crise dure, ça va immanquablement arriver. On s’y prépare activement", ajoute le porte-parole de la CGSLB, Didier Sequin.

Les chômeurs temporaires vont être surpris l'an prochain. Ils devront payer plus et auront moins de jours de congé

Le risque de voir certains opter pour la débrouille

On l’a vu, compléter correctement son dossier de chômage peut être long et difficile. Le porte-parole de la CGSLB craint d’ailleurs avec l’afflux de nouvelles personnes sans emploi que certains se découragent : "Il y a un pourcentage non-négligeable de personnes qui ne répondent pas aux courriers ou aux SMS et ne réagissent pas. On aimerait que tous ceux en droit de recevoir des allocations sociales se manifestent pour qu'ils ne sortent pas des radars. On avait déjà eu le cas avec ceux qui avaient le droit aux allocations d'attente. Ils sont sortis des radars, sans CPAS non plus. Ce sont des gens lassés par l’administratif qui se disent 'je laisse tomber' et vivent dans débrouille la plus totale".

Même ceux qui garderont leur emploi vont avoir de mauvaises surprises

Et Didier Sequin de pointer un autre problème à venir. "Les gens vont être surpris en mars-avril-mai-juin l'an prochain. Car comme leur précompte professionnel a diminué, ils devront payer plus! De plus, chômeur ça veut dire moins de jours de congé l'année prochaine. Là on essaie d'assimiler le chômage temporaire à du travail pour donner droit à un pécule de vacances et des congés l'an prochain. Mais les employeurs n'ont pas envie de payer la note donc c’est l'Etat qui va devoir le faire."

> LES CAUSES DES RETARDS

> LES SOLUTIONS TROUVÉES

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