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Les hôpitaux scandalisés par les "MESURES INSUFFISANTES" du gouvernement: la saturation a commencé

Pour les hôpitaux du pays, les nouvelles mesures annoncées ce vendredi matin sont "tout à fait insuffisantes", avertissent 3 fédérations hospitalières. Les hôpitaux de Mons, du Borinage et du Centre confirment : "Sans mesures beaucoup plus fortes que celles prises jusqu’à ce jour, les hôpitaux ne s’en sortiront pas".

"Quelles sont les mesures prises aujourd'hui qui vont avoir un réel impact sur les hospitalisations sans cesse croissantes ?", se demandent les fédérations hospitalières Gibbis, Santhea et Unessa. Réserver 60% des lits en soins intensifs aux patients Covid et en créer 15% de plus ? "Certains ont déjà dépassé ce cap", alertent-elles.

Autre mesure : dès lundi, toutes les interventions non urgentes devront être reportées. Un choix certes "indispensable pour pouvoir garantir une prise en charge optimale des patients Covid". Mais "notre préoccupation première est de ne laisser personne sur le carreau. Nous voulons à tout prix pouvoir prendre en charge aussi bien les patients Covid que non-Covid avec des pathologies essentielles et urgentes", ce qui sera impossible, préviennent-elles.

Certains hôpitaux déjà à saturation

"Nous ne voulons pas que notre système de santé s'écroule. Dans tout le pays, les hôpitaux sont sur les charbons ardents. De plus en plus d'hôpitaux arrivent à saturation", préviennent les fédérations.

À saturation. "Ceux qui ne travaillent pas dans un hôpital n’imaginent probablement pas ce qui, en pratique, se cache derrière cette expression", notent les directeurs du CHU Ambroise Paré, du pôle hospitalier de Jolimont, du CHU Tivoli et des hôpitaux Epicura dans une carte blanche.

Réactions tardives du personnel, erreurs médicales possibles, …

"Un hôpital saturé n’est plus un hôpital", préviennent-ils, en détaillant tout ce qui va dysfonctionner rapidement si le gouvernement ne prend pas de nouvelles mesures pour enrayer l’arrivée des malades du Covid. "Dans un hôpital saturé, les soignants n’auront plus la possibilité de s’occuper correctement des patients. Si vous avez la malchance d’y être admis, vous ne serez pas certain qu’une infirmière puisse venir immédiatement à votre secours quand vous activerez la sonnette de détresse. Des procédures de sécurité essentielles devront parfois être négligées, ce qui vous exposera à des erreurs de médicaments et à des infections. Il faudra parfois renoncer à gérer votre douleur, à faire votre toilette, à vous apporter une panne ou simplement à prendre quelques minutes pour vous réconforter, alors qu’il s’agit de gestes d’humanité fondamentaux", dénoncent-ils.

Énorme temps d’attente aux urgences, cancers moins dépistés, …

"Dans un hôpital saturé, votre temps d’attente aux urgences explosera. Si vous développez un cancer, il ne sera peut-être pas dépisté ou opéré à temps. Si vous souffrez d’une maladie mentale ou d’autres maladies chroniques comme le diabète et l’hypertension, un moins bon suivi vous mettra en danger", continuent les dirigeants.

Choisir entre les malades qui sauver et qui laisser mourir …

"Dans un hôpital saturé, il n’y aura pas de soins intensifs pour tout le monde. Il faudra attendre qu’un patient décède pour disposer d’un lit de réanimation. Des médecins devront choisir entre deux patients qui auront un besoin vital de ce lit. La capacité des chambres funéraires sera dépassée, ce qui empêchera de maintenir la dignité du traitement des défunts", préviennent-ils encore.

Le personnel soignant déjà dans le rouge

Enfin, "dans nos hôpitaux saturés, nos collègues de tous les métiers, de tous les services, épuiseront leurs dernières forces pour limiter les dégâts, pour sauver tous ceux que l’on pourra sauver. Mais discrètement, derrière nos masques, nous pleurerons en assistant au désastre et en nous demandant pourquoi nous ne sommes pas parvenus ensemble à éviter cela".

Car dès aujourd’hui, "nos hôpitaux manquent cruellement de main d'œuvre", alertent les fédérations. Le taux d'absentéisme toutes causes confondues (Covid, burn-out, autres pathologies) dans les institutions hospitalières avoisine désormais les 20%, avec des pics à 30% dans certains hôpitaux. "Comme durant la première vague, nos hôpitaux et leur personnel sont prêts à donner le meilleur d'eux-mêmes, mais nous insistons sur l'importance de soutenir nos soignants", écrivent les organisations.

Appel à la population... mais surtout à des mesures plus strictes

Tous appellent premièrement la population à suivre à la lettre toutes les mesures actuellement en vigueur : "Il est essentiel que chacun mesure la gravité de la situation et observe strictement les mesures permettant de limiter voire de stopper la propagation du virus", rappellent les 4 directeurs du Hainaut.

Mais sans mesures plus fortes que ce qui a été décidé aujourd’hui, "le personnel soignant et les hôpitaux ne vont pas tenir le coup", préviennent Gibbis, Santhea et Unessa. Idem pour les 4 directeurs d’hôpitaux hennuyers : "Sans mesures beaucoup plus fortes que celles prises jusqu’à ce jour, les hôpitaux ne s’en sortiront pas."

"Des décisions fortes et urgentes sont indispensables pour aplatir la courbe et faire en sorte que notre système de soins de santé tienne le coup sur le court et le long terme. Nous insistons pour que les autorités prennent leurs responsabilités et envisagent toutes les pistes possibles pour renforcer les mesures et soutenir concrètement le personnel soignant", concluent les fédérations.

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