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Covid-19: que contient un vaccin?

Lorsque l'on parle de vaccin, on a tendance à entendre que l'on injecte le virus dans notre organisme. Cette affirmation est-elle exacte? Qu'est ce qu'un vaccin et de quoi est-il constitué? En existe-t-il plusieurs formes? Décryptage.

Certains experts le présentent comme l'unique solution pour endiguer le coronavirus en Belgique et dans le monde. Pas encore disponible, le vaccin contre le Covid-19 fait pourtant l'objet d'une course planétaire effrénée et d'une collaboration jamais vue entre laboratoires à l'échelle mondiale. L’OMS a recensé 42 "candidats vaccins" dont 10 étant à un stade plus avancé. Impossible de savoir précisément sa date de disponibilité mais l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avait indiqué, début septembre, ne pas s'attendre à une vaccination généralisée contre le Covid avant la mi-2021. 

Cette bataille au vaccin étant lancée, des questions surgissent. "De quoi seront faits les futurs vaccins? Seront-ils faits de protéines du virus?", s’interroge Emilien via le bouton orange Alertez-nous. 

De quoi sont composés les vaccins? 

Avant de nous intéresser à la composition du vaccin contre le Covid-19, focalisons-nous sur celle des vaccins en général. La vaccination a un rôle simple: introduire un intrus dans notre corps. En fait, les choses étant plutôt bien faites, notre organisme a la particularité de se souvenir de ses ennemis (ici les bactéries et virus). Une fois combattus, il est prêt à se défendre à nouveau et est plus armé. 

L'ANTIGÈNE

Le composant essentiel du vaccin est constitué d'une ou plusieurs substances actives d’origine biologique appelées "antigènes vaccinaux". Un antigène est une substance étrangère à notre organisme qui déclenche une réaction immunitaire qui vise à l’éliminer. 

En fait, la vaccination a pour but de faire croire à notre corps qu'il y a une infection. De cette manière, il stimule le système immunitaire et lui permet de fabriquer ses armes face à un virus ou une bactérie.

On peut voir la vaccination comme un entraînement avant une compétition si vous préférez. L'organisme apprend grâce au vaccin ce qu'il doit combattre et comment il doit s'y prendre. Le jour venu, il est prêt et met en place sa défense immunitaire.  

On peut introduire l'antigène sous différentes formes. Voici les plus utilisées dans les vaccins que l'on connaît :

  • Vaccin inactivé
    Le microbe est mort, tué au préalable par un produit chimique

  • Vaccin vivant atténué
    La virulence/le pouvoir infectieux du microbe a été diminué via divers procédés

  • Vaccin sous-unitaire
    On introduit des fragments de microbe purifié

Certains de ces vaccins sous-unitaires contiennent une anatoxine. Il s’agit d’une molécule dérivée d’une toxine de micro-organisme qui a été traitée pour éliminer son pouvoir toxique tout en conservant sa capacité à provoquer une réaction du système immunitaire. Dans ce cas-ci, c'est la toxine qui est donc utilisée comme un antigène. C’est le cas du vaccin contre le tétanos ou la diphtérie.

Face à cette intrusion, notre organisme va chercher à combattre le corps étranger. La faible quantité introduite empêche notre corps de tomber malade. Une fois le virus combattu, notre corps produit les "lymphocytes mémoire" ou "anticorps". Grâce à eux, il sera préparé en cas de nouvelles attaques. Ils vont permettre une réaction inflammatoire plus rapide que s’il était confronté au virus pour la première fois. C’est ce que l’on appelle la "mémoire immunitaire". 

L'ADJUVANT

L’antigène vaccinal est généralement combiné à un adjuvant. Son rôle? Augmenter la réponse immunitaire. "Ils servent notamment à donner le signal de danger pour que le système immunitaire soit activé et que le vaccin fonctionne", indique l’agence française de sécurité du médicament et des produits de santé. 

Les sels d’aluminium (hydroxyde d'aluminium, phosphate d’aluminium, et sulfate de potassium et d'aluminium) sont aujourd’hui l’adjuvant le plus utilisé par les scientifiques.

Les vaccins actuellement sur le marché contiennent entre 0,125 et 0,85 milligrammes d’aluminium par dose. Si l’on suit le schéma de vaccination tel qu’il a été recommandé par la Fédération Wallonie-Bruxelles, on arrive à environ 2 mg d’aluminium absorbé pendant les 6 premiers mois de vie d’un enfant. "En comparaison l’allaitement maternel pendant 6 mois amène plus ou moins 7 mg et le lait en poudre pendant 6 mois amène près de 40 mg. Le fait que l’aluminium arrive via injection dans le corps du bébé ne change rien par rapport au fait qu’il est digéré lors de son alimentation", précisent les autorités sur le site de référence vaccinationinfo.be. 

LES STABILISATEURS ET CONSERVATEURS

Les vaccins sont également combinés à des stabilisateurs afin qu’ils restent de bonne qualité après la production. Des sucres, acides aminés et protéines sont souvent utilisés dans ce but. 

Les conservateurs sont, quant à eux, là pour éviter une prolifération des bactéries au sein du vaccin. 

LE DILUANT

Le plus souvent de l’eau qui permet de rendre la solution liquide et facilite ainsi son intrusion. 

Que sait-on sur le vaccin contre le Covid-19?

Plus on a de candidats avec des techniques différentes, plus on a de chances d'aboutir à un vaccin qui marche et est bien toléré

Les coronavirus sont une famille regroupant de nombreux virus qui touchent plusieurs espèces animales. Certains de ces virus peuvent être spécifiques à l’Homme. Le nouveau coronavirus identifié en Chine fin décembre 2019, est responsable d’une maladie respiratoire parfois grave chez l’Homme. C’est la maladie Covid-19.

Plusieurs types de vaccins sont actuellement à l'étude. Tous ont le même objectif, comme expliqué précédemment: duper l'organisme en lui présentant un leurre du virus. 

- Le vaccin inactivé. Les laboratoires chinois Sinovac et Sinopharm tentent de développer un vaccin de ce type. 

- Le vaccin à vecteur viral. Il s'agit ici d'une technique plus innovante développée par l'université d'Oxford et par les Russes. Le concept: utiliser comme support un autre virus que l'on transforme et adapte pour combattre le Covid-19.

- Le vaccin à protéines virales. En laboratoire, on produit les protéines virales qui permettent au virus d'atteindre les cellules avant de les infecter. On les introduit ensuite dans le corps via un vaccin afin que celui-ci développe des anticorps puis active le système de mémoire immunitaire, comme détaillé précédemment. C'est la technique utilisée par les sociétés américaines Novavax, Johnson & Johnson, le Français Sanofi et le Britannique GSK.

- Le vaccin à ADN ou à ARN. C'est la piste choisie par la société américaine Moderna ou et l'allemande BioNTech. Ici, le but est de permettre à l'organisme de produire lui-même une protéine du virus via ses cellules. 

"Plus on a de candidats avec des techniques différentes, plus on a de chances d'aboutir à un vaccin qui marche et est bien toléré", avait expliqué  Daniel Floret, vice-président de la Commission technique des vaccinations de la Haute autorité de santé (HAS) française à l'AFP.

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