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Le gouvernement veut sortir du nucléaire en 2025: combien cela va coûter aux ménages belges? (vidéo)

Engie Electrabel ne compte plus investir pour le maintien des centrales nucléaires, conformément au souhait du gouvernement de sortir du nucléaire en 2025. Si certains réacteurs pourraient être maintenus, quels sont les options qui sont sur la table pour cette transition énergétique? Et surtout, combien tout cela va nous coûter?

La Belgique compte aujourd’hui 7 réacteurs nucléaires: 4 à Doel et 3 à Tihange. Le gouvernement d’Alexander De Croo a confirmé son intention de tous les fermer d’ici 2025. Une décision qui va redéfinir le paysage énergétique du pays. Pour en dessiner les contours, nos reporters ont rencontré deux experts: Michel Huart, professeur à l’université libre de Bruxelles et Damien Ernst de l’Université de Liège.

Première question : par quoi va-t-on remplacer le nucléaire ? "Dans un premier temps, on va développer des capacités au gaz et petit à petit avec des solutions renouvelables et la collaboration des pays voisins, on va pouvoir accroître la part des énergies renouvelables", décrit Michel Huart.

Le gouvernement prévoit la construction de 3 ou 4 nouvelles centrales au gaz. Des constructions qui n’ont pas encore commencé. "Il y a un risque qu'elles ne soient pas construites à temps. On est dans une logique où on saute de l'avion sans parachute et où on coud le parachute durant la descente", estime Damien Ernst.

Autre désavantage de ces centrales au gaz: elles émettent du CO2. Si la Belgique veut respecter ses engagements pour limiter le réchauffement climatique, elle devra les utiliser le plus rarement possible. Par exemple lorsque le renouvelable ne produit rien, faute de vent ou de soleil.

Il faudra aussi les subsidier. Quel impact sur la facture des ménages ? "Les subsides pour ces centrales au gaz et en général pour la capacité vont coûter en plus à la Belgique entre 400 à 600 millions d'euros par an, qui se retrouvera sur la facture d'électricité des gens et des entreprises", comptabilise Damien Ernst. "On va perturber l'équilibre des marchés énergétiques, ça c'est sûr, mais ces marchés sont complexes et il n'est pas prouvé que cela donnera lieu à des augmentations notables pour les ménages", relativise Michel Huart.

La sortie du nucléaire a l’avantage d’envoyer un signal clair aux investisseurs. C’est aussi un message pour les travailleurs du secteur qui pourraient être tentés de partir exercer leur talent à l’étranger. Il est probable qu’ils n’attendent pas 2025 pour trouver un autre employeur.

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