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Olivier et 16 autres commerçants de Louvain-la-Neuve devant la justice pour réduire le montant de leur loyer: "Cela commence à devenir impayable"

Malgré les aides, les commerces sont durement touchés par la crise. Même quand ils étaient fermés, les gérants ont dû continuer à payer leurs charges fixes, notamment leur loyer. Un coût difficile, voire parfois impossible à supporter. Certains commerçants tentent aujourd’hui d'obtenir gain de cause auprès de la justice.

Pour Olivier Fieuw, gérant d'un magasin de jouets à Louvain-la-Neuve, sa boutique est devenue un lieu de stress permanent depuis 8 mois. "La fréquentation du shopping est entre moins 20 et moins 30% par rapport à l'année passée, confie-t-il. Louvain-la-Neuve est une ville estudiantine. L'université est fermée, les travailleurs l'ont fuie puisqu'ils travaillent à domicile et les étudiants sont chez eux. Clairement, la fréquentation a chuté à cause de ces éléments."

Dans cette boutique, comptez quelques dizaines de milliers d'euros le loyer mensuel. Pour s'en sortir, Olivier et 16 autres commerçants du centre commercial introduisent une demande en justice pour réduire le montant du loyer. "C'est clair qu'il y a une demande de diminution de loyer pendant les périodes de confinement. Une perte de 5 à 10%, je crois que n'importe quel magasin doit pouvoir l'absorber mais quand on parle de pertes de 30, 40 ou 50%, c'est clair que le loyer commence à devenir tout simplement impayable."

4.000 négociations en cours

Des négociations sont en cours avec le propriétaire qui gère 60 autres centres commerciaux en Belgique et en France et qui doit aujourd'hui faire face à des centaines de discussions commerciales. "Là où d'habitude, les négociateurs ont 600 à 700 discussions commerciales sur une année, dans le cas qui nous occupe ici de la période covid, on est à plus de 4.000 négociations qui sont en cours."

Mais un commerçant peut-il refuser de payer son loyer ? "La matière est controversée, affirme Thierry Jans, avocat. C'est-à-dire qu'il y a des décisions dans un sens ou dans l'autre." La jurisprudence n'est pas stable pour le moment. Cet avocat conseille aux commerçants qui ne souhaitent pas prendre de risque dans un procès deux solutions. La première est de négocier avec le bailleur un report de paiement. "L'autre solution, c'est de négocier non pas un simple report de paiement mais un partage du risque avec le bailleur. Ça peut éventuellement se négocier 50% pour le bailleur et 50% pour le preneur. C'est un accord qui est tout à fait valable en droit."

Chantal obtient une diminution de son loyer

Dans une rue commerçante de Wavre, plusieurs enseignes en difficulté ont réussi à reporter le paiement de décembre. Chantal Laroche, gérante d'un salon de thé a obtenu une diminution de 50% du loyer. "Indispensable, assure-t-elle. C'est vraiment important et j'aimerais que tous les autres propriétaires comprennent que c'est vital. Et c'est pour eux aussi. Sinon, certains ne vont absolument pas tenir, ce n'est pas possible."

Ils sont 20.000 commerçants comme Chantal en Fédération Wallonie-Bruxelles. Selon une enquête récente de l'Union des Classes Moyennes, plus de la moitié d'entre eux ne sont pas certains de surmonter la crise.

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