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Aéronautique: trop "d'incertitude" pour éviter les licenciements, selon Akka France

"L'incertitude" qui pèse sur la reprise future du secteur aéronautique a rendu inévitable le plan de suppression d'emploi du groupe d'ingénierie Akka Technologies, a estimé jeudi le patron de la filiale française sur BFM Business.

"La grosse différence avec la crise de 2008, c'est l'incertitude: on ne voit pas ce qui va se passer sur les années qui viennent", a expliqué Paolo Del Noce.

Akka Technologies a annoncé lundi la suppression de 900 emplois en France, pour la plupart en Occitanie.

"Nous avons des clients qui parlent d'un retour à la normale en 2024, d'autres en 2025", a-t-il ajouté.

Akka Technologies (21.600 employés, dont 7.600 en France) fournit aux grands groupes industriels des ingénieurs pour travailler sur leurs projets de recherche et développement et leurs programme d'ingénierie.

L'aéronautique et l'automobile sont ses principaux donneurs d'ordre.

"L'arrêt du transport aérien a fait que grands acteurs aéronautique ont mis en sommeil une grande partie de leurs projets de développement", a indiqué M. Del Noce.

"Sur le troisième trimestre, on a perdu 50%" de notre chiffre d'affaires avec l'aéronautique, et "ce qu'on voit pour l'année prochaine, c'est une continuation de cette tendance à -50%" dans l'aéronautique, a-t-il ajouté.

Face à la chute de la demande, Akka accélère le basculement vers des compétences numériques de ses ingénieurs avec des programmes de formation, et a lancé également ses propres projets de recherche et développement pour de futures "briques technologiques pour les avions du futur", a affirmé M. Del Noce.

"Toutes ces mesures permettront j'espère de nous amener à réduire encore" le nombre de suppression de postes, qui était initialement plus élevé, a-t-il indiqué.

Au premier semestre 2020, Akka a enregistré une perte nette de 57,4 millions d'euros, avec un chiffre d'affaires en recul de 20,3% sur la période.

Au troisième trimestre, le chiffre d'affaires est resté en forte baisse, avec un recul de 20,4% (-28,9% en organique).

Le groupe coté à la Bourse de Paris a annoncé jeudi soir la finalisation d'une recapitalisation de 200 millions d'euros souscrite à hauteur de 75% par la Compagnie Nationale à Portefeuille (CNP, famille Frère), et à hauteur de 25 millions par le groupe familial du fondateur Mauro Ricci, qui garde le contrôle de l'entreprise avec 51,91% des droits de vote.

Le groupe a également annoncé jeudi le départ pour des raisons de santé de Nicolas Valtille, son directeur général délégué qui était chargé de toutes les fonctions support (finances, administration, juridique...).

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