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Pétition lancée à Liège par des élèves de secondaire pour retourner à l'école: la ministre Caroline Désir réagit

Des élèves demandent de pouvoir retourner à l'école, en tout cas la moitié du temps. Pour l'instant, les 5ème et 6ème secondaire de l'Athénée Léonie de Waha, à Liège, vont physiquement en classe un jour par semaine. Ils ont signé une pétition pour dénoncer une situation qui les démotive. La ministre de l'enseignement Caroline Désir a réagi à cette demande.

"On est tout seul devant notre ordinateur toute la semaine", commence Evy, élève de 5ème secondaire à l'Athénée Léonie de Waha, à Liège. "On voit personne."

Voici six mois qu'elle ne va en cours qu'une seule fois par semaine. Evy lance une pétition. "Une fois par semaine, c'est vraiment pas assez et personnellement je sens que je n'ai plus aucune motivation. Je le fais parce que j'ai envie de réussir mon année et continuer à avancer dans mes études, mais c'est très compliqué."

Caroline Désir: "Je suis consciente que les choses ne sont pas optimales"

Ce dimanche, Evy et quelques camarades de classe avaient accepté de témoigner dans le RTL INFO 13h. Aujourd'hui, la ministre de l'enseignement Caroline Désir (PS) a entendu ces élèves, et a lancé un appel aux écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles. "Il importe à tout le moins que chaque pouvoir organisateur tente de maximiser la présence des élèves dans les limites de temps prévues", commente la ministre. "Le contact entre élèves et enseignants reste en effet plus important que jamais."

Disant "entendre le mécontentement" exprimé par les élèves, la ministre salue qu'une rencontre entre ceux-ci et la direction soit prévue ce mardi afin d'entamer un dialogue. "L'hybridation reste la moins mauvaise des solutions dans le contexte sanitaire actuel (mais je suis) consciente que les choses ne sont pas optimales. Elle impose aux enseignants de réinventer leur métier dans des conditions compliquées. Elle pose aussi de gros problèmes aux élèves pour conserver leur motivation et accéder aux contenus d'enseignement", souligne la ministre. 

Une motivation en baisse...

Âgées entre 16 et 18 ans, les étudiantes de l'Athénée Léonie de Waha à Liège demandent de pouvoir reprendre leur cours à 50% du temps comme d'autres écoles en code rouge. La pétition a déjà recueilli plus de 450 signatures. "Je ne veux pas non plus dénigrer ce que la direction fait pour nous", explique Lisa Devillers, élève de 5ème secondaire. "Je me mets à leur place : ça doit être compliqué. Mais c'est vrai qu'on peut se poser des questions : est-ce qu'on ne pourrait pas peut être enlever un jour des 3ème et 4ème qui sont à 50% et nous le rajouter à nous ? Je pense que pour eux, ça ne changerait pas énormément, et pour nous je pense que ça changerait beaucoup."

Leur motivation diminue jour après jour. "Parfois, on a 7 jours entre le jour où on a été le jour où on n'a pas été", ajoute Lisa De Potter, en 6ème secondaire. "Pour moi, c'est comme si je retournais chaque fois à la rentrée. Ça engendre du stress, de la fatigue... enfin, tous des points négatifs qu'on n'avait peut-être pas avant.

... voire un décrochage

Ces élèves du troisième degré sont à bout jusqu'à en perdre un véritable rythme de vie. "Le matin, avant je me réveillais tôt, je déjeunais", raconte Maia Boveroux, élève de 6ème. "Et maintenant, je me réveille 15 minutes avant le cours, je déjeune devant l'ordi alors que je suis pas comme ça. Ce ne sont pas mes habitudes, mais c'est trop, en fait."

Un sentiment confirmé par Lisa Devillers, en 5ème année. "Je tombe dans le décrochage, alors que je me rends compte qu'avant j'ai jamais été une élève qui avait des soucis scolaires. Et là, c'est vrai que cette année, c'est un peu compliqué, quoi."

Contactée par téléphone, la direction de l'Athénée ne fait aucun commentaire. Ces élèves espèrent sensibiliser la ministre de l'Éducation, et surtout l'échevin de l'enseignement de la ville de Liège, qui rencontrera une délégation d'élèves dès ce mardi. Dans l'enseignement, le code rouge reste en place pour l'instant jusqu'au 12 février, au moins.

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