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L'Inde demande à WhatsApp de revenir sur le partage de données avec Facebook

Le gouvernement indien a appelé mardi WhatsApp à retirer les changements prévus dans sa politique de partage de données, soulignant les inquiétudes suscitées dans le pays par cette annonce en matière de sécurité et de respect de la vie privée.

L'actualisation des conditions d'utilisation de la messagerie en ligne doit permettre à des annonceurs d'utiliser WhatsApp pour discuter avec leurs consommateurs et partager ces données avec la maison-mère de l'application, Facebook, qui pourra les utiliser pour améliorer ses publicités ciblées.

Ces nouvelles règles ont déclenché un tollé au niveau mondial, un certain nombre d'utilisateurs, en particulier en Inde - principal marché pour WhatsApp avec 400 millions d'utilisateurs -, décidant de se reporter sur des applications concurrentes, telles que Signal ou Telegram, craignant pour la sécurité de leurs données personnelles.

L'application, qui compte plus de deux milliards d'utilisateurs dans le monde, a annoncé vendredi repousser au 15 mai la date d'acceptation des nouvelles règles par ses utilisateurs, contre le 8 février initialement, assurant que le délai sera utilisé pour remettre au clair ce qu'elle estime être de la désinformation concernant ces règles.

"Au vu de l'immensité de la base d'utilisateurs... le croisement de ces informations sensibles expose une large part des citoyens indiens à des risques de sécurités plus importants, créant un véritable aspirateur de données", a prévenu lundi le ministère de l'Electronique et des Technologies de l'Information dans une lettre à destination du patron de WhatsApp, Will Cathcart.

Un responsable du ministère à ajouté dans un communiqué que le gouvernement avait "rappelé à WhatsApp de respecter la vie privée et la sécurité des données des utilisateurs indiens et lui a demandé de retiré ses nouvelles règles".

New Delhi a également critiqué un traitement que le gouvernement juge inéquitable des utilisateurs, alors que l'Europe est exempte d'une règle imposant la fin de l'usage de l'application si les nouvelles conditions ne sont pas acceptées.

WhatsApp a d'ores et déjà tenté de rassurer ses clients indiens, menant de larges campagnes de publicités dans la presse nationale afin d'assurer que "le respect de votre vie privée fait partie de notre ADN".

L'entreprise mène également une large bataille contre d'autres géants du numérique tels que Google ou le chinois Alibaba pour prendre une part du marché du paiement mobile indien, en rapide progression.

Elle a ainsi lancé en novembre dernier WhatsApp Pay, qui permet d'envoyer et recevoir de l'argent via la messagerie, quelques heures seulement après avoir reçu les autorisations du régulateur.

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