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Volet belge des attentats à Paris: plusieurs demandes de non-lieu ont été plaidées

Les avocats de plusieurs inculpés ont demandé le non-lieu, mardi matin, devant la chambre du conseil de Bruxelles, dans le dossier "Paris bis", qui concerne l'enquête menée en Belgique sur des présumés complices des auteurs des attentats de novembre 2015 à Paris. La plupart des inculpés n'étaient pas présents à l'audience, mais représentés par leurs avocats.

"Mon client est poursuivi pour participation aux activités d'un groupe terroriste et conteste les faits avec vigueur et fermeté", a notamment déclaré Me Cédric Lefèbvre, conseil de Z. J. "Il n'a jamais apporté une quelconque aide à ce qui s'est passé. Il est poursuivi parce qu'il a eu des contacts avec des amis d'enfance (inculpés dans le dossier des attentats à Paris) à l'époque des faits. Mais il n'a jamais été radicalisé. J'ai sollicité le non-lieu et j'espère que la chambre du conseil suivra, pour mettre un terme définitif à ce dossier qui a déjà fait beaucoup de tort à mon client et à sa famille", a réagi l'avocat, mardi, à l'issue de l'audience en chambre du conseil.

Me Michel Bouchat, conseil de Youssef El Ajmi, a également fait une demande de non-lieu, estimant qu'aucun élément ne permet de penser que son client a eu connaissance des projets terroristes de ses amis d'enfance, les frères El Bakraoui. Me Sébastien Courtoy, conseil de Smaïl Farisi, estime que les faits reprochés à son client sont exactement les mêmes que ceux pour lesquels il est inculpé dans le dossier des attentats à Bruxelles. Il n'a pas demandé un non-lieu mais a affirmé qu'il plaidera l'acquittement de son client devant le juge du fond, seul habilité à le blanchir totalement.

Me Édouard Huysmans, lui, considère qu'il ne peut pas répondre adéquatement aux accusations contre son client, Ibrahim Abrini, et a confirmé qu'il déposera des conclusions dans le sens d'une irrecevabilité des poursuites.

Me Didier de Quévy, qui représente quant à lui un homme inculpé pour avoir fourni des armes qui ont servi aux attentats à Paris, a indiqué ne pas s'être opposé à la demande du parquet de juger son client dans le cadre d'un autre dossier, relatif à un trafic d'armes, qui est encore à l'instruction. "Mon client est poursuivi pour avoir fourgué des armes dont l'une ou l'autre ont servi aux attentats à Paris. Le parquet demande un dessaisissement parce qu'il y a déjà un dossier de port d'armes et de trafic d'armes entre les mains d'un juge d'instruction. Donc, nous sommes dans l'expectative quant à savoir vers où cela va aller. Mon client dit avoir acheté ces armes dans un café", a expliqué Me Didier de Quévy.

Vingt personnes sont inculpées, dont douze pour lesquelles le parquet fédéral souhaite un renvoi en correctionnelle pour participation aux activités d'un groupe terroriste. Le parquet demande que deux autres y soient renvoyés pour répondre d'infractions relatives à des armes et à des faux en écriture. Et pour les six derniers inculpés, le parquet requiert, pour l'un une disjonction des poursuites en vue de les joindre à un autre dossier, et pour les autres un non-lieu.

Les inculpés sont suspectés d'avoir, par un acte quelconque, même minime, participé aux attentats commis sur le sol français en novembre 2015. Ces actes sont notamment avoir véhiculé vers l'aéroport un terroriste en partance vers la Syrie pour rejoindre l'État Islamique (EI), ou avoir caché, après les attentats, l'un des auteurs présumés, voire encore avoir fourni ou fabriqué des faux documents d'identité pour ces individus.

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