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Des parents portent plainte pour violence contre la police à Bruxelles: le bourgmestre Philippe Close réagit (vidéo)

Il y a une dizaine de jours, une manifestation avait été organisée à Bruxelles, notamment contre les violences policières. Aujourd'hui, des jeunes qui avaient été interpellés ce jour-là accusent certains policiers d'avoir fait preuve de violences physiques et même de racisme. Des plaintes ont été déposées.

Ils ont 15, 16 ou 17 ans et accompagnés de leurs parents, ils ont décidé de dénoncer ce qu'il s'est passé le 24 janvier. Ce dimanche-là, environ 150 personnes manifestent dans Bruxelles contre les violences policières. La manifestation n'est pas autorisée et après 40 minutes, la police décide d'y mettre fin.

Elle interpelle les participants toujours présents. Parmi eux, de nombreux jeunes sont emmenés dans des locaux de la police. A Etterbeek, plusieurs d'entre eux auraient été insultés et frappés.

"D'autres policiers sont arrivés dans ma cellule. On était plusieurs. Ils ont mentionné mon nom, je me suis levé et là, un policier m'a donné une claque sur la tête, un autre m'a jeté par terre. A 5, ils m'ont donné des coups de pied", assure Pirly, 16 ans. 

Selon les témoignages, ce sont les jeunes d'origine étrangère qui auraient été les principales victimes de violences.

Yassin est venu témoigner pour son frère Salim qui affirme avoir été frappé. "Il y a sûrement des choses derrière la tête des policiers etc... pas chez tous les policiers, mais malheureusement les policiers qui étaient présents là-bas ils ont dit des choses racistes. Ils ont dit vraiment de choses horribles", souligne-t-il.

Simon n'a pas été violenté, mais il se souviendra longtemps de son passage à la caserne d'Etterbeek et de cet enfermement qui aura duré plus de 6 heures. "Je suis sorti du bâtiment, et j'ai rejoint mon père dans sa voiture. J'ai fondu en larmes parce que j'étais sous pression. J'ai vu mon ami se faire tabasser et je me demandais ce qui se passait. J'allais à une manif, je ne faisais rien de spécial et puis je ressors et mon ami s'est fait tabasser...", raconte-t-il.

Plusieurs parents ont porté plainte auprès du Comité P chargé de contrôler et éventuellement de sanctionner les services de police. Le père de Simon va plus loin en déposant plainte contre X avec constitution de partie civile. "On a le sentiment que cet incident-là n' est pas le premier, qu'il y a une série d'incidents qui émaillent l'actualité et qui sont des faits de la police. On a le sentiment qu'il y a une une sous-culture au sein de la police de Bruxelles qui est assez violente, qui est raciste, et sexiste et que les choses se passent apparemment dans une certaine impunité. On n'entend pas vraiment que des sanctions sont prises. On a l'impression que les politiques qui sont en charge du corps de police préfèrent regarder sur le côté que d'intervenir. On pense que c'est un bon moment maintenant pour se dire ça suffit."

"Nous contestons aussi les conditions de détention, qui n'ont pas été respectées pour la plupart des jeunes. Les mineurs qui n'ont pas pu appeler leurs parents, c'est une violation de la loi qui est pointée aussi dans la plainte", ajoute l'avocate Patricia Van Der Smissen.

Indépendamment des plaintes et de leur procédure, un dialogue va débuter avec les jeunes et leurs parents. Le bourgmestre de Bruxelles les recevra ce jeudi après-midi. "Bernard De Vos, le délégué général aux droits de l'enfant, qui m'a appelé vendredi. On collabore avec lui sur beaucoup de projets par rapport à la jeunesse, et il m'a dit qu'il faut un espace de dialogue. Il faut une médiation par rapport à ce qui s'est passé. J'avais une main tendue, j'ai saisi cette occasion, j'ai demandé à la police de m'accompagner et nous allons voir où mène ce dialogue parce que c'est aussi ça notre boulot de permettre aux personnes de s'exprimer et trouver des solutions ensemble", a déclare Philippe Close.

La rencontre sera l'occasion de tirer des enseignements de ces événements, mais en aucun cas, selon les parents, il n'est question de retirer les plaintes.

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