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L'épilepsie, une maladie encore "très peu connue": "Les gens se font beaucoup d'idées fausses"

Pascal Vrielynck, médecin neurologue et président de la ligne francophone belge contre l'épilepsie, était invité sur le plateau du RTL INFO Bienvenue pour évoquer l'évolution des traitements contre la maladie.

Antoine Schuurwegen: Pouvez-vous d'abord nous rappeler comment se caractérise une crise d'épilepsie et ce qu'est la maladie ? 

Pascal Vrielynck: "La maladie épileptique, c'est défini par la répétition de crises. En général, il faut avoir présenter au moins deux crises dans sa vie pour dire qu'on est atteint d'une maladie épileptique chronique. Que se passe-t-il lors d'une crise ? Au niveau du cerveau, c'est un dérèglement transitoire de l'activité des neurones, qui est le plus souvent très court, moins de trois minutes dans la très grande majorité des cas. Et ça se manifeste de diverses façons."

On a l'image en tête d'une personne qui se met à trembler et qui risque d'avaler sa langue, c'est bien cela ?

"C'est une idée fausse, qui persiste. On ne risque pas d'avaler sa langue pendant une crise d'épilepsie. Mais effectivement, les crises les plus spectaculaires et impressionnantes s'accompagnent de la perte de connaissance, de convulsions, d'un risque de blessures. Les messages que l'on doit faire passer, c'est que l'on doit aider les personnes qui ont ce type de crise."

Les traitements sont-ils en train d'évoluer actuellement ? 

"Les traitements évoluent toujours. Il y a deux grands types de traitements: les traitements symptomatiques qui empêchent les crises. Ce sont des médicaments qui régulent l'activité des neurones. C'est un traitement qui ne guérit pas la maladie. Dans 70% des cas, les médicaments permettent que le patient n'ait pas de crise et puisse mener une vie normale."

L'objectif est-t-il de traiter ou de les prévoir les crises ?

"La prédiction des crises, c'est un domaine de recherche assez récent. Par définition, les crises d'épilepsie arrivent par surprise. Mais les patients nous disent qu'il y a une certaine régularité dans la venue des crises, il y a de plus en plus de recherches pour pouvoir donner des outils aux patients pour savoir s'ils sont plus à risque d'avoir des crises certains jours. Mais cela reste encore expérimental."

Les préjugés liés aux personnes épileptiques sont nombreux dans la société. Vous menez une action avec la Ligue à ce niveau-là...

"Il y a toujours des préjugés, qui s'ajoutent à la difficulté de vivre avec la maladie. C'est une maladie très peu connue et les gens se font beaucoup d'idées fausses. Notre travail, c'est de parler de la maladie, d'informer le plus possible les patients, l'entourage... Pour la première année, on lance une action de vente de produits. Ce sont des savons de couleur mauve, qui est la couleur de l'épilepsie. C'est pour soutenir notre action, à la fois au niveau social et scientifique."

Toutes les informations sont sur le site www.ligueepilepsie.be.

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