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Déconfinement: le Comité de concertation surpris par les chiffres présentés par les experts? L'analyse de l'épidémiologiste Simon Dellicour

Le comité de concertation n'a pris aucune décision sur des éventuels assouplissements, à l'exception de la réouverture déjà décidée des métiers de contacts au-delà des coiffeurs, à partir du lundi 1er mars, a-t-on appris à plusieurs sources. Une nouvelle réunion est dès lors attendue la semaine prochaine.

La présentation des experts à propos de la situation sanitaire a douché les espoirs de nouveaux assouplissements dès la semaine prochaine. Il a toutefois été convenu d'intégrer un volet "santé mentale" dans le rapport quotidien de la situation sanitaire, a-t-on également appris.

Le comité de concertation a-t-il été surpris par l’augmentation brutale des hospitalisations? Simon Dellicour, épidémiologiste à l’ULB a répondu à la question.

"Ce n’est pas si surprenant car nous restions à des seuils assez hauts. Personne n’avait prédit cette montée, mais nous étions sur un plateau assez haut depuis plusieurs semaines au niveau des hospitalisations. Avec ces dernières informations, le gouvernement a joué la carte de la prudence. Si on prend assez de recul, nous sommes vraiment à un moment assez particulier de l’épidémie où les perspectives à court termes sont assez différentes des perspectives à moyen et à long terme."

Simon Dellicour souligne malgré tout que à moyen et à long terme, les perspectives sont "assez réjouissantes". "Il y a d’une part les conditions estivales qui sont propices à une baisse au niveau de la circulation du virus. Et d’autre part, il y a la campagne de vaccination qui va bientôt pouvoir se concentrer sur les personnes de plus de 65 ans et les personnes à risque. En revanche, les perspectives à court terme sont beaucoup plus compliquées. On en a eu une illustration aujourd’hui. On a aussi le chevauchement de plusieurs réalités qui s’affrontent. Il y a la très grande lassitude de la population face aux mesures qui durent. Et à côté de ça, il y a la situation sanitaire avec des préoccupations."

L'épidémiologiste a expliqué les trois préoccupations principales actuellement.

"La première d’entre elles, ce sont les indicateurs avec le taux de reproduction qui est repassé au-dessus de 1, des nouvelles admissions à l’hôpital qui ont augmenté ces derniers jours. Les admissions l’hôpital, c’est le chiffre le plus fiable. La deuxième préoccupation, ce sont les variants et notamment le britannique. De part sa plus grande transmissibilité, c’est un variant qui a le potentiel d’augmenter la circulation du virus. On sait qu’une augmentation plus ou moins forte du taux de reproduction effectif peut chambouler tout l’équilibre qui est un peu fragile. On estime qu’il est responsable de plus de 50% des infections. C’est une proportion qui ne fait qu’augmenter. Il y a la question de l’impact sur la dynamique globale de l’épidémie quand on sera à 80-90% de fréquence de détection de ce variant."

"Il y a une troisième préoccupation : la campagne de vaccination. Elle n’avance pas à la vitesse à laquelle on espérait qu’elle avance. La bonne nouvelle c’est la vaccination des maisons de repos. Il y a d’ailleurs moins de décès qui viennent des maisons de repos. Par contre, cette campagne de vaccination n’avance pas aussi vite que dans d’autres pays, comme en Angleterre par exemple."

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