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Le centre de pédopsychiatrie du CHR de Liège SATURÉ: les agressions physiques et sexuelles d'enfants en nette hausse

Le ministre fédéral de la Santé Franck Vandenbroucke a visité le centre de pédopsychiatrie de l'hôpital de la Citadelle à Liège. Une visite de terrain pour se rendre compte combien la santé mentale des jeunes est une question urgente.

"J'étais plus confrontée à moi-même, à me poser des questions sur moi, à me remettre en question et ça a été trop loin", confie Héloïse, 17 ans. Cette adolescente n'imaginait pas connaître la solitude, le manque de repères, puis en plein confinement, l'apparition des premiers troubles alimentaires. "Maman et papa travaillaient, du coup j'étais un peu tout seule et je sais bien qu'il fallait bien qu'ils travaillent et tout ça. Du coup moi je me posais des questions sur moi. Je me demandais beaucoup de choses", témoigne-t-elle. 

Elle est internée ici depuis quatre mois et demi. "Je ne voulais pas, je n'acceptais pas de venir ici parce que pour moi j'étais pas malade. Déjà j'acceptais pas. Et puis maintenant je suis vraiment contente parce que je me dis qu'à la maison ça n'aurait fait qu'empirer", raconte-t-elle. Dès le premier déconfinement, les hospitalisations en unités pédo-psychiatriques ont été en nette augmentation, les sept lits complets, l'unité saturée.

"À l'heure actuelle, on est avec des listes d'attente. Ce qui est un peu aberrant pour un service d'urgence parce qu'on a tellement un flux important de patients qu'on ne sait pas gérer la demande immédiate de l'urgence", témoigne Jean-Baptiste Classens, infirmier en chef de l'unité pédopsychiatrique au CHR de la Citadelle.

Les maltraitances sexuelles sont passées de 20 à 40% chez les trois à six ans, tandis qu'on enregistre une augmentation de 40% d'agressions physiques chez les enfants de moins de trois ans. "C'est à dire syndrome du bébé secoué, traumatisme crânien grave, fracture, ce qu'on appelle le syndrome de Silverman, c'est à dire tout un tas de fractures occasionnées volontairement. Donc des enfants très abîmés sur le plan physique, des enfants très abîmés sur le plan psychologique également", raconte Sandra Pannizzotto, pédiatre responsable de la cellule maltraitance au CHR de la Citadelle/CHU de Liège.

Le ministre de la Santé les a écoutés. Une visite qui tombe, pour eux, à point nommé, la veille du prochain comité de concertation. "Si des assouplissements supplémentaires sont possibles, la priorité des priorités c'est la réouverture des écoles dans un mode de fonctionnement normal, en présentiel. C'est pas pour immédiatement mais dans la mesure qu'on peut franchir des étapes en termes d'assouplissement, c'est vraiment la priorité des priorités", explique Franck Vandenbroucke, ministre de la santé publique et des affaires sociales. Dès leur plus jeune âge, à dix-huit ans, ces jeunes sont pris en charge pour des besoins de sécurité. Ils le savent leur chemin sera long. Toutes et tous espèrent retrouver leurs repères rapidement.

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