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Colombie: le parquet requiert un non-lieu en faveur de l'ex-président Uribe

(Belga) Le parquet colombien a annoncé vendredi son intention de demander au juge de prononcer un non-lieu dans la procédure pénale engagée à l'encontre de l'ex-président et ex-parlementaire de droite Alvaro Uribe pour manipulation présumée de témoin contre un sénateur d'opposition.

"Le procureur chargé du dossier a établi que les faits reprochés à l'ex-parlementaire ne constituent pas un délit, et que d'autres qui le sont ne peuvent lui être attribués comme auteur ou participant", a précise le parquet dans un communiqué. Le procureur Gabriel Jaimes a demandé à présenter sa demande de non-lieu lors d'une audience qui reste à programmer et au cours de laquelle le juge pourra ou non ordonner le classement de l'affaire. Si le juge décide d'ouvrir un procès contre l'ex-président, les parties pourront faire appel. "Merci à Dieu pour cette avancée positive. Merci à tous pour vos prières et solidarité", a réagi Alvaro Uribe sur Twitter. L'ancien chef de l'État, qui a dirigé la Colombie de 2002 à 2010, est poursuivi par la justice pour corruption et fraude procédurale dans cette affaire de manipulation de témoins. Alvaro Uribe, qui bénéficie encore d'un certain soutien populaire pour sa politique de main de fer contre les guérillas de gauche, avait porté plainte en 2012 contre le sénateur de gauche Ivan Cepeda pour un complot présumé s'appuyant sur de faux témoins. Il reprochait à son principal opposant politique, témoin dans l'affaire, d'avoir demandé à d'anciens paramilitaires de l'accuser d'être impliqué dans des activités criminelles de milices d'extrême droite armées contre les rebelles. Toutefois, la Cour suprême n'avait pas engagé de poursuites contre Ivan Cepeda et avait en revanche décidé en 2018 d'ouvrir une enquête contre l'ex-président et chef du Centre démocratique (CD, au pouvoir) pour la même raison: manipulation de témoins contre un opposant. La Cour, seule habilitée à juger les élus, avait ensuite ordonné en août dernier son assignation à résidence pour la durée de l'enquête. Mais, pour y échapper, Alvaro Uribe avait démissionné du siège qu'il occupait au Sénat depuis 2014 et un juge avait ordonné sa libération immédiate en octobre. L'affaire avait alors été transférée au parquet, dirigé par le procureur général Francisco Barbosa, ex-collaborateur de l'actuel président Ivan Duque, dauphin du chef du CD. Le sénateur Ivan Cepeda a dénoncé le manque de garanties d'impartialité de l'enquête. (Belga)

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