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Pollution aux hydrocarbures du canal Bruxelles-Charleroi à Ittre: le trafic fluvial est à l'arrêt

Anna nous a signalé dimanche une pollution du canal Bruxelles-Charleroi dans le Brabant wallon, entre Oisquercq et Ittre, via le bouton orange Alertez-nous. "Il y a des oiseaux morts et agonisants et l’air est irrespirable", témoignait-elle. "Plus aucune vie sur le canal hormis un couple d'oie. Je n'ai jamais vu cela en 14 ans de vie sur l'eau, une vraie honte! Aujourd'hui nous en sommes au 5ème jour, l'odeur de fuel est toujours bien présente et le canal toujours dans un sale état", affirmait ce matin une autre personne. 

Serge Toussaint, porte-parole SPW (Service Public de Wallonie - Mobilité et Infrastructures) nous confirme qu’une pollution aux hydrocarbures a bien été constatée le 17 mars dernier, il y a 5 jours donc, par les autorités. "A priori, la pollution viendrait de la société NLMK", précise-t-il.

Laurent Kaus (chef du district de Braine-le-Comte (Service public de Wallonie) expliquait dans le RTLinfo 13H que vue la quantité d'hydrocarbures, la piste d'un accident de péniche était rejetée: "Un dégazage de bateau, c'est 150 litres. Ici on est sur des dizaines de milliers de litres d'hydrocarbures. L'origine industrielle me paraît claire..."

Défaillance d'une machine de NLMK

La société de sidérurgie NLMK située à Clabecq est spécialisée dans la production de plaques d’acier de différentes épaisseurs utilisées dans divers secteurs, comme la construction navale et la conception d’engins de travaux publics. "Il s'agirait selon toutes vraisemblances d'un problème au niveau d'une défaillance d'un équipement qui rejetait des huiles et des graisses de laminage", informe Nicolas Yernaux, porte-parole du SPW.

Du côté du sidérurgiste NLMK, la chargée de communication Maurine de Rémont a tenu à réagir à cette information et assure, de son côté, que "la source de cette pollution est (lundi à 18h) encore indéterminée".

"Dès qu’elle a été informée, NLMK a prêté toute son assistance aux fonctionnaires compétents en vue d’identifier l’origine de cette pollution et travaille sans relâche, avec les divers intervenants sur le terrain, en vue d’en délimiter l’impact."

"En parallèle, en plus des contrôles stricts et réguliers qui encadrent l’activité industrielle de NLMK afin de rapidement détecter des dysfonctionnements, les équipes de NLMK se sont pleinement mobilisées au sein des installations industrielles pour identifier les éventuelles fuites ; jusqu’à présent, aucune anomalie n’a été constatée".

Serge Toussaint nous explique que "les pompiers et la protection civile ont été appelés sur place. Un barrage a été directement placé chez NLMK." "La protection civile a très vite placé des coussins absorbants pour circonscrire la pollution", décrit Nicolas Yernaux. C'est la première fois, qu'une telle pollution a lieu dans ce secteur selon le Service Public de Wallonie.

 Depuis ce lundi, le trafic fluvial est à l'arrêt.

Opération nettoyage en cours

Le SPW a fait appel a une société privée équipée d'une péniche capable de séparer l'eau des hydrocarbures pour assainir le canal. L'opération de nettoyage va durer plusieurs jours.

La police de l'environnement et le responsable du district sont sur place pour suivre les opérations. 

"Un procès-verbal sera adressé à l'intention de la société, qui sera chargée de payer les frais engendrés par cette pollution. Une enquête est également en cours pour déterminer les dégâts sur la faune et la flore", précise Nicolas Yernaux.

Concernant les oiseaux à l'agonie décrits par Anna, le SPW invite tous les témoins de cette pollution à se manifester au 1718, le numéro vert du SPW, pour partager leurs photos et faire avancer l'enquête.

Le Parquet statuera sur ce dossier.


 


 
 
 
(c)ALERTEZ-NOUS/RTLINFO

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