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Israël "revit" grâce à la vaccination contre le Covid: "Nous avons remporté une 1ère bataille", assure le professeur Cyrille Cohen

Le leader mondial de la vaccination contre le Covid-19 est sans conteste Israël. Aujourd'hui, près de 50 % de la population adulte a reçu ses deux doses de vaccins. En majorité le vaccin Pfizer. La population semble aujourd'hui revivre. Nous avons voulu comprendre pourquoi là-bas ça fonctionne.

Pour en parler, le Professeur Cyrille Cohen, directeur du laboratoire d’immunothérapie de l’université Bar-Ilan en Israël était l’invité du RTL INFO 19H ce mardi soir.

Comment êtes-vous parvenus à vacciner  4,5 millions de personnes en 3 mois de temps?

"Très rapidement, à partir du 20 décembre, nous avons ouvert 400 centres de vaccination dans lesquels, on vaccinait du matin jusqu’au soir. On a donné priorité au départ au personnel médical, aux plus de 60 ans, et s’il restait des doses le soir, on vaccinait les personnes qui n’étaient pas éligibles. A partir du 4 février, nous avons pu ouvrir la vaccination à tout le monde en Israël à partir de l’âge de 16 ans."

Pourquoi ça prend autant de temps en Europe?

"Nous avons évité 3 choses en Israël. Le premier élément, c’est qu’on est tous numérisés. Pour fixer un rendez-vous, c’était très rapide et très bien organisé. Les 2 rendez-vous étaient fixé automatiquement. Deuxièmement, nous avons accès à des doses. Nous sommes entrés dans un partenariat avec Pfizer qui nous a permis d’avoir des doses. Et troisièmement, la population est très motivée pour faire cela. La bureaucratie a été beaucoup réduite."

Quelle est aujourd'hui l'impact de cette vaccination?

"On revit en Israël. On a rouvert nos restaurants, les stades (5.000 personnes peuvent voir des événements sportifs),… tout le monde a repris son activité. On voit beaucoup moins de malades et moins de cas. On est passé de 1200 patients graves à moins de 500. On est des pays qui ont plus ou moins la même population, donc vous pouvez comprendre nos chiffres. Ce sont surtout des personnes qui ne sont pas vaccinées. Nos hôpitaux sont désengorgés et nous fermons des unités covid."

Vous n'avez pas échappé à la saturation des hôpitaux fin décembre. Israël a confiné. Ce confinement a-t-il été efficace ?

"Le confinement n’était qu’un moyen. Notre but était la vaccination. Le confinement était efficace pour stopper la propagation du virus mais pas pour faire tomber les chiffres. La variant britannique représente aujourd’hui 90% de cas et se répand très vite. Le confinement n’a pas suffisamment stoppé cette propagation. Il a juste calmé les chiffres. On a ensuite vacciné durant le mois de janvier 2% de la population par jour, à peu près 220.000 personnes par jour. On a donc réussi à faire chuter ces chiffres avec la vaccination."

Il existe encore des réticences à se faire vacciner. Avez-vous rencontré beaucoup d'effets indésirables ou des morts suspectes?

"Il y a à peu près 10 millions de doses qui ont été distribuées en Israël et il y a peut-être eu 2 morts avec des comorbidités que nous avons étudiés. A part ça, il y a de 1 à 3 personnes pour 1000 qui ont eu des effets indésirables qui ont nécessité une assistance médicale. 1 personnes sur 1 million ont eu des chocs anaphylactiques que nous suivons de très près. Mais je peux vous dire que le vaccin de Pfizer est assez sûr. Nous n’avons pas vu d’effets indésirables majeurs."

Comment voyez-vous l'avenir? Est-on au bout du tunnel? 

"Il y a plusieurs batailles. La première a été positive avec cette vaccination. Nous avons maintenant peur d’importer des variants. Nous vérifions toutes les personnes qui rentrent dans l’Etat d’Israël. Il doit y avoir un effort global de vaccination pour essayer de stopper la propagation de ce virus et essayer de suivre de près ces variants qui peuvent poser beaucoup de problèmes."

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