Accueil Actu

La maison de Marc Dutroux sera détruite pour être remplacée par un jardin mémorial en hommage aux victimes (PHOTOS)

Un jardin mémorial sera prochainement bâti à Marcinelle dans la province du Hainaut, en lieu et place de la maison de Marc Dutroux, à l'endroit même où Julie et Mélissa ont perdu la vie il y a 25 ans, ont annoncé ce vendredi matin Paul Magnette, bourgmestre de Charleroi et les parents des victimes lors d'une conférence de presse.

Au terme d'une discussion entre les autorités de la Ville de Charleroi et des familles des victimes, la décision a été prise de détruire la maison du pédophile Marc Dutroux. "Ça a été une décision difficile", a reconnu Gino Russo, le papa de Mélissa, l'une des victimes de Marc Dutroux dans les années 95. "Finalement, entre parents, nous en avons discuté et il était sans doute préférable de la remplacer par le mémorial."


© Belga 

Un mémorial "entre ciel et terre"

Comme il s'agissait d'une maison de rangée, l'espace était trop exigu pour en faire directement un mémorial. "Nous avons pris la décision d'étendre le lieu et d'acquérir les maisons à côté. Nous avons dû exproprier pour dégager un espace suffisamment grand et ouvert pour y construire un véritable mémorial", a expliqué Paul Magnette, bourgmestre de Charleroi.


© Belga 

Ces derniers mois, les décisions entre la Ville, les parents et l'équipe de l'entrepreneur Georgios Maïllis ont permis d'aboutir au projet de jardin mémorial. "Avec mon équipe, celle de la Ville et les parents, nous avons imaginé un lieu d'apaisement. Un jardin qui ramène de la vie dans ce quartier blessé, meurtri. Un jardin mémorial entre terre et ciel comme l'ont baptisé les parents", a précisé Georgios Maïllis.

Un jardin surélevé et le stationnement interdit 

Concrètement, ce jardin sera surélevé à deux mètres du trottoir, entouré de deux murs blanc, dont l'un d'eux conservera la célèbre fresque de l'enfant avec son cerf-volant. Le choix des plantes et fleurs sera fait en sorte qu'il y ait de la couleur tout au long de l'année. Le trottoir sera également aménagé pour qu'il n'y ait pas la possibilité de se garer devant.


Paul Magnette, bourgmestre de Charleroi présente le jardin mémorial "entre terre et ciel" lors d'une conférence de presse ce vendredi © Belga 

"C'est un projet très beau. Le blanc, c'est la pureté. Et l'image entre terre et ciel me parle beaucoup. C'est un projet différent de ce que l'on voit habituellement", a commenté Louisa Albert, la maman de Julie, l'une des victimes de Marc Dutroux en 1995. "C'est une bonne chose pour ne pas oublier et qu'on y pense avec un sentiment de positivité", a ajouté Jean-Denis Lejeune, le papa de Julie.


Prototype du jardin mémorial "entre terre et ciel"  

Le sous-sol de la maison, endroit où Melissa et Julie étaient détenues, devrait également être préservé sur demande des parents. Ils évoquent des zones d'ombre dans le dossier: "Je suis retourné dans cette maison à la fin de l'année 2020 et j'ai renforcé ma conviction qui s'est forgée au cours de ces 25 dernières années que la version apportée par le procès d'assises ne tient pas la route", commente le papa de Mélissa, Gino Russo. 

Les parents espèrent encore aujourd'hui des réponses à certaines questions et espèrent surtout que ce drame ne sera jamais oublié. La maman de Julie a d'ailleurs eu l'idée de baptiser ce jardin "entre terre et ciel": "Je trouve l'image très jolie et assez poétique, c'est le lien entre nous et les petites...", explique-t-elle. 

Le jardin mémorial devrait voir le jour d'ici 2023

Un permis d'urbanisme sera déposé la semaine prochaine. "La procédure est assez complexe puisqu'il faut prévoir la modification des voiries. Cela va prendre 200 jours pour obtenir ce permis au maximum puis les travaux vont pouvoir débuter", a détaillé l'entrepreneur.


En attendant, les familles des victimes peuvent se recueillir sur cette plaque commémorative placée non loin de la maison du pédophile Marc Dutroux © Belga  

Le jardin mémorial devrait donc être finalisé en 2023. Concernant son financement, Paul Magnette a été très clair en conférence de presse: "Il n'est pas utile de parler d'argent pour un projet comme celui-là. Le financement est communal et nous avons les budgets, point."

À lire aussi

Sélectionné pour vous