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Yémen: 70 morts dans de nouveaux combats autour de Marib

De nouveaux combats ont fait 70 morts ces dernières 24 heures dans le nord du Yémen en guerre parmi les forces du gouvernement et les rebelles Houthis qui s'affrontent pour le contrôle de la région stratégique de Marib, dernier bastion gouvernemental dans le nord.

Ces combats entre Houthis et forces progouvernement se sont intensifiés dans cette province riche en pétrole, avec déjà au moins 53 morts dans les deux camps annoncés samedi.

Les Houthis tentent depuis février d'arracher la région de Marib mais leur offensive reste repoussée par les forces loyalistes aidées par l'aviation d'une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite qui intervient dans le pays depuis 2015.

L'offensive, qui connaît des moments de recrudescence et des périodes relativement plus calmes, n'a pas cessé en dépit de nombreux appels pour une trêve dans le pays en guerre depuis plus de six ans.

Au cours des dernières 24 heures, 26 combattants des forces loyalistes et 44 membres des rebelles Houthis ont été tués dans les affrontements, selon deux responsables militaires gouvernementaux.

Les rebelles divulguent, eux, rarement leurs pertes.

Les combats se sont concentrés sur les fronts de Kassara et de Machjaa, au nord-ouest de la ville de Marib, chef-lieu de la région éponyme, ainsi qu'à Jebel Mourad, dans le sud.

"Ils ont progressé sur les fronts de Kassara et de Machjaa mais ont été repoussés à Jebel Mourad", a précisé à l'AFP l'un des deux responsables à propos des rebelles.

Les raids aériens de la coalition ont détruit "12 véhicules militaires des Houthis, quatre chars et un canon", a déclaré le deuxième responsable.

- Crainte pour les civils -

La bataille de Marib a accentué l'impasse diplomatique et le crise humanitaire au Yémen, la pire au monde selon l'ONU.

Un grand nombre de civils déplacés par les combats ont trouvé refuge à Marib. Selon le gouvernement yéménite, environ 140 camps ont été créés dans la région pour accueillir plus de deux millions de déplacés.

La perte de Marib serait un coup dur pour le gouvernement et Ryad. Les Houthis, soutenus par l'Iran, ont pris fin 2014 la capitale Sanaa, située à 120 kilomètres à l'ouest de Marib, ainsi qu'une grande partie du nord du Yémen.

Ces derniers mois, les insurgés ont également multiplié les tirs de missiles et de drones sur l'Arabie saoudite, visant régulièrement des infrastructures pétrolières du premier exportateur de brut.

En dépit des bombardement de la coalition, les Houthis ont rejeté une proposition saoudienne de cessez-le-feu alors que les Nations unies ont condamné l'escalade des combats autour de Marib, emboitant le pas à Washington.

"L'aide seule ne mettra pas fin au conflit. Nous ne pouvons mettre fin à la crise humanitaire au Yémen qu'en mettant fin à la guerre", avait déclaré le secrétaire d'Etat américain Anthony Blinken lors d'une conférence virtuelle de donateurs début mars.

"La première étape nécessaire est de mettre fin à l'offensive contre Marib (...) et de se joindre aux Saoudiens et au gouvernement du Yémen en agissant de manière constructive en faveur de la paix", avait-il ajouté.

Le conflit, déclenché en 2014 par une offensive des rebelles a tué des dizaines de milliers de personnes, selon des ONG, et poussé des millions d'autres au bord de la famine.

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