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Est-ce que les paiements en liquide vont disparaître?

Ce mardi matin, dans sa chronique éco sur Bel RTL, Bruno Wattenbergh nous parle du cash après analyse sur la disparition progressive des distributeurs de billets.

Les paiements en liquide ont baissé de 15% pendant la pandémie, mais c’est lié à la fermeture des magasins et au passage massif vers les achats en ligne. Cette baisse est exceptionnelle, mais elle ne peut masquer la tendance structurelle à la baisse constante des paiements en cash. Les analystes prévoient une baisse des paiements en cash de 6% par an.

Quel est le pourcentage aujourd’hui des paiements encore effectués en cash sur l’ensemble des transactions en Belgique ?

58%. Et donc chez nous, un peu plus d’une une transaction sur deux reste acquittée en liquide. Contre par exemple 34% seulement des transactions chez nos voisins hollandais ou encore 15% seulement en Scandinavie.

Quelles sont toutes les raisons pour lesquelles le cash disparait ?

Le coût de gestion du cash pour les banques. La facilité, la rapidité, la généralisation et la sécurité des alternatives électroniques, surtout en période de pandémie. Mais aussi, une volonté des états de limiter le cash pour traquer la fraude fiscale et le blanchiment. Raison pour laquelle les paiements en cash sont plafonnés à 3.000€ en Belgique ou que les Ben Laden ont disparu.

Les "Ben Laden" ? Oui, ce sont les billets de 500€, rebaptisés "billet Ben Laden" par les services secrets anglais pour leur capacité à circuler sans être vu.

S’oriente-t-on vers une société sans cash, sans argent liquide ?

Probablement pas. L’exemple de la Suède est intéressant pour répondre à cette question. Ce pays, pionnier des paiements électroniques, avait prévu de se débarrasser des paiements en liquide à l’horizon 2030. Mais une forme de rébellion populaire est montée au créneau pour défendre certaines populations, comme les seniors, les migrants, les malvoyants, relativement ou totalement exclus du système de paiement électronique.

Et pour éviter de relancer ce débat en Suède, une loi oblige désormais les banques à assurer un niveau optimal de liquidités dans tout le pays. C’est d’ailleurs aussi la position de la Banque Centrale Européenne qui considère que les espèces doivent rester "largement disponibles et accessibles». Bref, on peut raisonnablement penser que l'économie ne sera jamais complètement cashless.

Est-ce que les belges ont encore beaucoup de cash chez eux ?

Oui ! l’argent liquide, fait mieux que résister. Il prospère même, malgré, et même d’ailleurs grâce, au Covid-19. La crise sanitaire a suscité une véritable ruée vers le cash. Si son utilisation dans les transactions est bien en baisse, les épargnants ont retiré en masse des espèces, une sorte de hausse de l’épargne de précaution dans sa forme la plus liquide.

Pourquoi donc ?

Parce qu’en temps de crise, le cash rassure, il est palpable. C’est le moyen de paiement le plus résilient, son usage ne dépendant pas d’une infrastructure spécifique contrairement aux modes de paiement digitaux plus vulnérables.

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