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Un nouveau village doit voir le jour à Lessive: les promoteurs défendent leur projet décrié par les riverains

Un projet divise le village de Lessive (Rochefort). Le site où se trouve d’anciennes paraboles sera totalement réhabilité. Les riverains sont effrayés par ce projet qui prévoit 280 nouvelles habitations. Aujourd’hui c’est le promoteur qui s’exprime. Il défend son projet qu’il dit tourné vers le futur.

Le projet est ambitieux. La création d’un nouveau village intergénérationnel planté au milieu de la forêt et de ses paraboles inutilisées depuis 2016. Après 4 ans d’expertise, le promoteur le définit comme "écolonomique" et sociétal.

"Écolonomique, vous arrivez à faire la transversalité entre l’écologie et l’économie. C’est tout à fait possible. Et le sociétal c’est un ensemble de projets. Il manque dans le cadre du vieillissement de la population un chainon manquant. C’est dans ce cadre-là que nous allons nous inclure", explique Christophe Nihon, co-fondateur du Jardin des Paraboles.

Inscrits dans la mobilité durable, accessibles à pied et à vélo, ces 280 logements sont prévus en ossature bois. Des bâtiments installés sur pilotis et positionnés grâce au GPS de précision entre les arbres. Un véritable village-service qui remplit plusieurs fonctions. "Un bar-restaurant, ça peut être un centre de convalescences, une unité pédagogique. Donc plein de fonctions, des commerces de proximité, pour permettre aux riverains et aux villageois de pouvoir se divertir sur le site et de répondre aux différents besoins de première nécessité", détaille Monique Kallen, co-promotrice du Jardin des Paraboles.

Ce projet reste décrié par les riverains du village voisin qui compte 250 habitants. La semaine dernière, au terme d'une 7ème enquête publique, des collectifs de riverains se sont rassemblés pour se faire entendre. Trente manifestants s'opposent à ce qu'ils appellent de la spéculation immobilière. "Pour l'instant la forêt appartient toujours à Proximus. Le promoteur a une option d'achat dessus. Mais la forêt est toujours en vente et à ce moment-là tout est de savoir qui va l'acquérir et ce qu'il en fera", expliquait Pol Bouche, membre du collectif des antennes de Lessive.

Ils dénoncent le projet de M. Nihon et Mme Kallen. Pour eux, il créerait un déséquilibre démographique et une menace pour la faune et la flore de cette forêt bicentenaire. "Des oiseaux, des chauve-souris et des orchidées qui sont protégées non seulement pour elles-mêmes mais pour l'habitat. Donc ça veut dire que normalement on ne peut rien faire dans l'habitat de ces orchidées", explique Myriam Hilgers, membre du collectif des antennes de Lessive.

Pourtant, le Jardin des Paraboles épargnera les zones protégées. "Vous avez 2 zones Natura 2000 qui totalisent 21 hectares sur l’ensemble des 50. Et on n’y touche absolument pas. Le nombre d’habitants, on parle de 450, ce sera éventuellement peut-être en 2035. Et donc c’est vraiment par phases. Ça ne se construit pas du jour au lendemain. Et il y a des adaptations qui sont évidemment possibles", justifie Christophe Nihon.

Autre problème: l'accès à l'eau. Le village ne dispose que d'un seul puit avec une capacité de 100 mètres cube d'eau par jour. Impossible d'alimenter un nouveau complexe immobilier. Selon Myriam Hilgers, le promoteur ne s'engage pas à gérer les eaux usées. "Il dit juste qu'il va prévoir de fosses septiques et les vidanger chaque jour par camion. C'est un non-sens. Ca voudrait dire un balais de 7 camions par jour qui vont et qui viennent avec des risques de débordement dans la vallée de la Lesse."

Les promoteurs espèrent obtenir leur permis courant du mois de juin avant de commencer leurs travaux et d’y accueillir de nouveaux habitants en 2024.

Mais la semaine dernière, Yvon Herman, l'échevin de l'aménagement du territoire et de l'environnement de Rochefort, assurait encore que "pour le moment il n'y a aucune décision qui a été prise, on sait très bien s'orienter vers un refus. A ce stade-ci, personne ne s'est jamais prononcé pour dire si on était favorables à 100% ou pas".

Le collectif sera reçu cette semaine par le collège communal avec pour objectif de convaincre les élus de classer cette réaffectation en zone forestière.







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