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Vous avez envie d'arrêter de fumer ? Un test avec 6 questions permet d'évaluer votre dépendance à la nicotine

Les pharmaciens francophones lancent le mois sans tabac et proposent aux fumeurs d'évaluer leur dépendance à la nicotine. Ce qui nous amène à cette question: "Comment évaluer la dépendance des fumeurs ?". Pour en parler, Olivier Schoonejans a invité ce mardi midi Nicolas Echement, le président de l'association des unions de pharmaciens dans le RTL INFO Bienvenue. 

Vous lancez cette opération sur le mode de la tournée minérale. C'est plus simple d'arrêter la cigarette ou l'alcool pendant un mois?

"Je pense que l’arrêt de la cigarette est quand même un peu plus compliqué que l’arrêt de l’alcool mais dans les deux cas ce sont des drogues addictives et donc il faut faire un cheminement certainement pour arrêter la cigarette. Ce que nous pensons c’est que pourquoi un mois ? Et bien, parce que il faut environ 3 semaines pour ne plus avoir les symptômes du manque de la nicotine justement."

Vous avez beaucoup de clients qui viennent vous parler de leur envie d'arrêter de fumer dans vos officines ?

"Tout à fait. Le pharmacien étant disponible et de proximité, les patienst viennent les trouver pour arrêter de fumer certainement et leur poser des questions. Le pharmacien est une source d’informations fiable à ce sujet."

Il faut en parler?

"Oui, c’est quelque chose que l’on doit partager avec son entourage je pense, le fait d’arrêter de fumer. C’est un cap, c’est quelque chose de pas évident à réaliser en soi. Cela prend du temps. Et donc il faut préparer cela."

Préparer de quelle manière ? En en discutant ? En allant voir sur internet les 10 meilleures méthodes pour arrêter de fumer ?

"En en parlant avec son pharmacien ou avec un autre professionnel de la santé. Cela peut être un tabacologue ou un médecin. Il faut décider le jour où l’on veut arrêter de fumer parce que c’est un jour J et que c’est un jour important. Il faut préparer une liste des raisons pour lesquelles on voudrait arrêter de fumer, comme ça on peut se les rappeler quand les moments sont difficiles. Il faut prévenir son entourage parce que c’est quelque chose que l’on fait ensemble. Il faut vider sa maison, sa voiture, son bureau de tout ce qui peut vous donner l’envie de fumer, comme un briquet."

Par rapport à ça, vous proposez aussi en pharmacie un test pour évaluer la dépendance des fumeurs à la nicotine avec 6 questions. Il y a d’abord : "Combien de temps après le réveil, fumez-vous votre première cigarette", c’est ça ?

"Oui c’est important de savoir à quel moment on fume sa première cigarette, cela permet de donner vraiment un score pour la dépendance à la nicotine. C’est le manque qui fait que plus c’est tôt fatalement plus la dépendance est forte."

La deuxième question, c’est par rapport au nombre de cigarettes que la personne fume par jour ?

"Oui, plus de 31 cigarettes par jour révèle quand même déjà une dépendance assez sévère."

Je vais passer les autres en revue. Trouvez-vous difficile de s’abstenir de fumer dans les endroits où cela est interdit ? La réponse, c’est "oui" ou "non". De quelle cigarette vous passeriez-vous le plus difficilement ? La première du matin ou une autre, il y a vraiment une nuance importante entre cette première cigarette du matin et les autres ?

"Oui tout à fait parce que c’est vraiment révélateur du manque de nicotine".

Fumez-vous plus pendant les premières heures de la matinée que pendant le reste de la journée ? C’est la cinquième question ; Et la dernière question : "Fumez-vous aussi lorsque vous êtes malade et que vous passez la plus grande partie de votre journée au lit ?"Cela veut dire que même quand on est diminué physiquement, on ne peut pas se passer de la nicotine ?

"Exactement, c’est ça oui. Malgré la souffrance, malgré le fait qu’on se sente diminué, il faut quand même continuer à fumer. Cela révèle à nouveau que la dépendance à la nicotine est présente."

Vous faites ce diagnostic avec les patients qui vous le demandent. Vous obtenez un résultat, un score et en fonction de ça, quel rôle pouvez-vous avoir justement pour aider le patient ?

"Le pharmacien est là pour aider le patient. C’est un processus long et donc il va devoir revenir plusieurs fois en officine pour discuter avec son pharmacien et voir un petit peu comment il évolue. Et le pharmacien peut justement l’aider dans cet accompagnement à travers tout ce chemin qu’il doit parcourir pour arrêter de fumer."

La présence d’un médecin, d’un tabacologue est aussi utile dans ce cas-là ?

"La présence d’un médecin ou d’un tabacologue est toujours utile. Ce n’est pas nécessaire mais utile certainement. Certaines personnes parviennent à arrêter de fumer sans la présence de ce professionnel. Mais l’idée est vraiment de travailler en symbiose avec ces professionnels et de rediriger le patient qui en aurait besoin vers un médecin ou un tabacologue."

Vous avez vu plus ou moins de monde qui voulait arrêter de fumer pendant cette période, notamment avec le confinement, le télétravail?

"L’envie d’arrêter de fumer, c’est important de le faire à un moment bien précis et faire une rupture avec ce qui se passe dans sa vie quotidienne. Le fait d’être confiné, cela peut peut-être aussi aider à faire cette rupture et à se dire: "Voilà j’ai un objectif positif à faire malgré la situation, c’est d’arrêter de fumer". Et donc effectivement c’est le moment que certains patients choisissent pour arrêter de fumer."

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