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Procès Noyer: Nordahl Lelandais campe sur sa version des faits

"J'étais en panique". Vendredi matin, Nordahl Lelandais a encore démenti toute intention de donner la mort à Arthur Noyer lorsqu'il lui a porté les coups fatals dans une "bagarre", sans sembler convaincre le président de la cour d'assises de Chambéry, dubitatif sur ses versions successives des faits.

Au cinquième jour de son procès pour le meurtre du militaire de 23 ans en avril 2017, le président François-Xavier Manteaux a débuté l'audience par ces mots: "aujourd'hui, mon but c'est pas de vous faire avouer, on n'est pas là-dedans", "l'aveu n'est qu'une preuve parmi d'autres".

Mais face aux questions du président et comme depuis le début du procès, Nordahl Lelandais s'en tient au récit d'une dispute qui a mal tourné sur un parking de la banlieue de Chambéry.

Dès les premières minutes de l'interrogatoire, Nordahl Lelandais répète: "je n'ai jamais voulu le tuer. Jamais, jamais, jamais." Jeudi soir, plusieurs membres de la famille d'Arthur Noyer, qui ne croient pas à ce scénario, l'avaient exhorté à dire la vérité.

Pourquoi alors, dans sa version, après la bagarre, l'accusé prodigue un message cardiaque, mais n'appelle pas les secours, demande le président Manteaux.

"A ce moment là, j'aurais dû avoir un manuel d'émotions pour savoir quoi faire. Mais à ce moment-là, je ne sais plus quoi faire." "C'est compliqué de voir quelqu'un tomber face à moi après des coups de poing," répond à la cour l'accusé, vêtu d'une chemise blanche.

"M. Lelandais, vous ne saviez plus quoi faire, vous avez la présence d'esprit d'éteindre vos deux téléphones portables (juste après la mort d'Arthur Noyer) ?" "Oui." "Vous étiez en panique ?" "Oui, j'étais en panique."

"Quelqu'un en panique, il éteint son téléphone portable ?" "Je sais pas", lâche Nordahl Lelandais.

Ensuite, Nordahl Lelandais place le corps d'Arthur Noyer dans le coffre de son Audi. Pourquoi ? "Pour cacher le corps". "Pour ne pas vous faire repérer?" lui demande le président. "Oui, j'aurais pas voulu qu'il reste sur le parking" où aurait eu lieu la bagarre, répond l'accusé dans le box, mains jointes.

Le président Manteaux l'interroge ensuite sur sa version des faits lors de sa première garde à vue dans cette affaire, le 18 décembre 2017. L'accusé niait alors en bloc. "Pourquoi ?"

"C'était un moment particulier, tous les jours on parlait de moi à la télé, on a dit des choses complètement fausses, dès que je commençais à dire quelque chose, ça sortait tout de suite dans la presse. Ça a toujours été déformé, ce que je disais, c'était difficile de parler", explique-t-il.

"Vous comprenez qu'on se pose des questions sur où est la vérité ? Sur la première (version) ? La seconde ? La troisième ? Dans une autre ? Dans la quatrième ?", demande le président Manteaux à l'accusé.

"Je vous le dis, monsieur le président, j'ai dû venir à la vérité. J'y allais par étapes."

L'interrogatoire de l'accusé doit se poursuivre en fin de matinée. Un verdict est attendu autour du 12 mai.

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