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Skateboard: la Californie, "the place to be" pour un trio Bleu

Ils ont basculé dans le monde de leurs rêves: les Français Aurélien Giraud, Vincent Matheron et Vincent Milou vivent leur passion à fond en Californie, terre originelle du skateboard, un mode de vie très sportif qui deviendra olympique cet été aux Jeux de Tokyo.

"Le fait de faire le job là-bas change tout. Bosser, skater tous les jours avec les bonnes personnes, faire des vidéos avec eux, se faire connaître en gros", raconte à l'AFP Vincent Milou, l'un des meilleurs spécialistes du street (faire des figures très techniques sur des modules rappelant le mobilier urbain).

Le Landais, en lice pour les Championnats de France dimanche à Biarritz, oscille entre la France et Long Beach (sud de Los Angeles) depuis trois ans.

"Ça m’a fait changer de dimension. D’un coup je skatais avec les gars de Transworld, de Trasher (deux grands magazines américains de skate). Et tout est lié. La plupart des compètes, t’es invité parce que t’es reconnu en street, parce que t’as fait des trucs avec des magazines, t’as une notoriété. Si t’es pas apprécié du monde du skate en général, t’es pas invité et tu n’es personne, entre guillemets", explique-t-il.

Dans le skate, les engagements dans les 'contests' de référence comme les X Games ne se font que sur invitation et non sur qualifications.

"Le fait d’aller là-bas et de faire tout ça, ça m’a ouvert les portes à tout, tout ce dont j’ai toujours rêvé, les magazines, les vidéos. Du coup j’ai eu d’autres sponsors", poursuit Milou, qui doit son entrée dans l'arène à un personnage iconique du skate dans les années 90, Willy Santos, qui l'a pris "sous son aile".

- Esprit skate -

Autre Français à avoir traversé l’Atlantique mais lui de manière plus permanente, le Marseillais Vincent Matheron, spécialiste du bowl (ou park, des figures aériennes dans une cuvette profonde) a déménagé il y a plus d'un an pour poser sa "board" à Carlsbad, petite ville proche de San Diego (Californie). Il a d'abord vécu chez la superstar du skateboard, l'Américain Tony Hawk. Une forme d'adoubement.

"J’arrive à vivre aux États-Unis grâce à ma passion, c’est incroyable", dit Matheron à l'AFP. La Californie, c’est une grosse culture, il y a beaucoup de skaters, partout, dans les rues, beaucoup de gens se mettent à skater pour aller à leur travail, les filles se mettent à skater de plus en plus, la communauté s’agrandit".

Matheron n'estime cependant pas avoir vraiment changé de dimension. "Mon esprit skate a toujours été comme ça, à force de regarder les vidéos. Et quand t’as l’esprit skate, t’as l’esprit skate".

Il a été le premier du jeune trio tricolore à s'installer à temps plein aux États-Unis. Le dernier arrivé est Aurélien Giraud, désormais 'coloc' de son grand pote Matheron, et qui se contentait jusque-là d'allers-retours entre Lyon et Los Angeles.

"Au final on s’y sent pas si mal !", lance-t-il à l'AFP. "Je parle mieux anglais, je me suis fait plus d’amis et des personnes, entre guillemets, de confiance. Il y a quelques temps j’aurais pas fait le pas, je pense être plus prêt maintenant. Et surtout j’en ai l’envie".

- "Là où il faut être" -

Giraud, dont 90% des sponsors sont américains, justifie son choix par le fait que "tout le monde du skate" est en Californie. "Être avec les pros tous les jours, ça change énormément de choses. C’est là où il faut être si on veut avoir une très belle carrière dans le skate".

Pour l'un des tout meilleurs spécialistes du street (il est 7e au classement mondial), la vie +made in California+, le rend heureux. "Il y a une super bonne ambiance, personne ne se prend la tète, on rigole, on se motive tous, on essaie de profiter de chaque jour un peu comme si c’était le dernier".

Los Angeles - où est né le skate pratiqué par de "vieux surfeurs" en mal de vagues rappelle Vincent Milou - est la ville hôte des Jeux Olympiques en 2028, où le skate sera, tout comme à Paris aux JO-2024.

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