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La fin du ramadan assombrie par la crise sanglante israélo-palestinienne

Les musulmans du monde entier commençaient jeudi à marquer la fin du ramadan, mais les festivités de l'Aïd el-Fitr sont assombries par les hostilités meurtrières entre Israël et les Palestiniens et mises en sourdine par la pandémie de coronavirus pour la seconde année consécutive.

Cette célébration de trois jours est traditionnellement l'occasion de prières à la mosquée, de repas pantagruéliques en famille et d'achats de nouveaux vêtements, de cadeaux et de friandises.

Mais les opérations armées destructrices et meurtrières qui sévissent depuis lundi soir entre l'Etat hébreu et les groupes armés palestiniens de la bande de Gaza, lancées après plusieurs jours de tensions et de heurts sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, ont émoussé certaines velléités festives.

Au moins 83 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza depuis lundi soir et plus de 480 ont été blessées par les frappes israéliennes contre cette enclave côtière à forte densité de population et sous blocus. Sept personnes ont été tuées en Israël par les tirs de roquettes du mouvement islamiste Hamas.

- Prière royale à Neom -

Faisant écho à la plupart des voix s'élevant du monde musulman, le roi Salmane d'Arabie saoudite s'est livré à une critique cinglante d'Israël lors d'une conversation téléphonique mercredi avec le Premier ministre pakistanais Imran Khan à l'occasion de l'Aïd.

Le souverain a "insisté sur la forte condamnation par l'Arabie saoudite des mesures israéliennes à Jérusalem et des actes violents commis par Israël", a rapporté jeudi l'agence officielle SPA.

Selon des images diffusées par l'agence, le roi de 85 ans a prié pour l'Aïd à Neom, mégapole futuriste à 500 milliards de dollars en cours de développement sur la mer Rouge.

Des fidèles portant un masque sanitaire anticoronavirus sont entrés dans la Grande mosquée de La Mecque, en suivant des parcours conçus pour assurer la distanciation physique, afin de prier près de la Kaaba. C'est vers cette construction cubique que se tournent les musulmans du monde entier pour prier.

Une scène qui contraste avec l'Aïd el-Fitr de 2020, lorsque les mosquées d'Arabie saoudite --pays qui abrite plusieurs des sites les plus sacrés de l'islam-- étaient restées vides et les sermons avaient été interdits pour lutter contre le Covid-19.

Selon SPA, la mosquée de la ville sainte de Médine s'est dite "totalement prête" à accueillir des fidèles pour les prières de la fin du jeûne.

- Confinement en Tunisie -

En Afghanistan, pays qui connaît une recrudescence de violences depuis le début du mois, un cessez-le-feu de trois jours conclu entre les talibans et les forces gouvernementales afghanes est entré en vigueur jeudi. Cette trêve pour l'Aïd avait été proposée par les insurgés.

"Je me sens tellement détendu et en paix aujourd'hui parce que c'est l'Aïd et qu'il n'y a pas de combat", a confié Mirajuddin, en visitant le zoo de Kaboul avec ses cinq enfants tous vêtus d'habits neufs.

Au Bangladesh, en revanche, l'ambiance a été assombrie par la mort mercredi de cinq personnes à bord d'un ferry bondé. Des flots de gens ont circulé ces derniers jours dans ce pays, faisant fi du confinement, pour rentrer chez eux célébrer la fin du mois de jeûne.

En Iran, le guide suprême l'ayatollah Ali Khamenei devait gracier ou commuer les peines de près de 2.200 détenus condamnés pour des crimes ou des délits, indiquait son site internet.

Au Maghreb, si aucune mesure restrictive de déplacement n'a été prise en Algérie --contrairement à l'an passé--, le Maroc a décidé de maintenir la sienne, ainsi que le couvre-feu nocturne en vigueur, au titre de la lutte anti-Covid.

La prière de fin du ramadan a aussi été interdite en raison de "l'affluence" à prévoir et des "difficultés pour garantir les conditions de distanciation".

Alors que son système de santé craque face à un récent afflux de malades, la Tunisie est officiellement sous strict confinement jusqu'à lundi.

La plupart des restrictions doivent être levées lundi, mais les autorités sont confrontées à une fronde, certains commerces, durement frappés par la crise, ayant refusé de baisser à nouveau le rideau.

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