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Les tests de Mathieu: Huawei tente de survivre avec une nouvelle montre et de nouveaux écouteurs, faut-il les acheter?

Le fleuron chinois des télécoms connait une période très compliquée. Privé de Google et boudé par de nombreuses entreprises américaines depuis deux ans, il tente de prendre son indépendance logicielle pour continuer à vendre son excellent matériel. Mais ça n’est pas si simple.

Il y a quelques semaines, j'évoquais dans notre podcast RTL TechTalk la situation de Huawei, 2 ans après le premier coup d'arrêt dans son ascension fulgurante. Le responsable de la communication en Belgique reconnaissait que c'était "difficile au niveau des smartphones", tout en insistant sur le fait que le géant chinois des télécoms faisait de gros progrès sur d’autres marchés. Qu’il avait cette ambition, depuis longtemps, d’être au coeur de notre vie numérique, mais pas seulement avec ses smartphones: via des ordinateurs, des tablettes, des montres, des écouteurs sans fil, etc. 

Confirmation quelques semaines plus tard, lors d’un événement de presse virtuel pour la Belgique, reprenant une partie des annonces de la keynote chinoise. Pas de smartphone Huawei P50 pour l’instant, même s’il a été en partie teasé: soit il y a des problèmes d’approvisionnement de composants, soit Huawei veut attendre que son système d’exploitation maison, HarmonyOS (dans sa version 2.0), se développe davantage. Il a été question d’HarmonyOS lors de l’évènement, mais ça reste assez confus: l’OS universel et ‘multiplateforme’ de Huawei, qui se veut une vraie alternative à Android et iOS, semble toujours assez théorique, en gestation...

Parlons donc du matériel présenté et disponible (théoriquement) en Belgique. 

Watch 3: elle perd un atout important, elle gagne des applications 

Il y a une nouvelle montre, la première sous HarmonyOS: la Watch 3. Effectivement, l’interface de la montre a changé par rapport aux précédentes montres de Huawei. La Watch GT2 (voir mon test) était une vraie réussite grâce à sa simplicité et son autonomie de 14 jours, un record pour l’époque. Son secret: comme la OnePlus Watch (voir mon test), elle tournait sous un OS maison très léger. Pas de boutique d’applications tierces, mais on avait tout ce qu’il fallait pour les notifications, les appels, le suivi du sport et du sommeil. Et surtout, je me répète, une autonomie de deux semaines !


 

La Watch 3 a davantage d’ambitions: elle veut être une concurrente de l’Apple Watch et de Wear OS (Google), avec une boutique d’applications tierces, l’AppGallery (comme sur les smartphones Huawei privés de Google). Bien entendu, les développeurs ne se bousculent pas sur cette nouvelle boutique: c’est le cas pour les applications de smartphone, c’est le cas pour les applications de cette montre. 

Hélas, cet OS, potentiellement plus riche, est également plus gourmand. De 14 jours, on passe donc à 3 jours d’autonomie environ. Lors de mon test, elle était chargée à 100% le jeudi soir. Le samedi midi, il ne lui restait que 20%, sans que j’ai fait le moindre sport pour lequel le GPS aurait sollicité encore davantage la batterie. Je l’ai juste configurée, j’ai chipoté dans les menus, tenté d’installer des applications. 3 jours, cependant, c’est ce qu’on retrouve comme autonomie sur les montres d’Apple et Samsung, donc ça n’a rien de dramatique.

La Watch 3 a une nouvelle navigation: comme chez Apple, toutes les applications s'affichent quand on appuie sur le bouton, et la molette permet de zoomer/dézoomer pour trouver celle qu’on cherche. C’est assez intuitif et la finition est excellente, comme toujours avec Huawei. La molette permet également de faire défiler les infos sur l'écran tactile sans le salir avec le doigt. 


 

Au niveau des applications, il n’y a pas de révolution par rapport au passé. Suivi des activités, du sommeil et d’autres données physiologiques (SPO2, coeur, stress): c’est toujours aussi complet, et très bien résumé dans l’application Huawei Health. Sachez cependant que pour configurer la Watch 3 sur un smartphone qui n’est pas un des derniers Huawei, c’est assez compliqué. La version de l’application Huawei Health du PlayStore de Google n’est pas à jour, il faut donc télécharger la boutique officielle Huawei (AppGallery), les HMS (Huawei Mobile Services), et puis Huawei Health sur la boutique qu’on vient de citer. Tout en accordant un tas d’autorisations, dont une qui a affiché une notification de clavier sur mon smartphone par la suite, à chaque fois que j’entrais du texte. Encombrant.


 
 

La Watch 3 est également compatible eSim, c’est-à-dire que, pour faire simple, vous pourriez dupliquer virtuellement votre carte SIM afin que votre montre se connecte seule aux réseaux mobiles, sans abonnement supplémentaire. Cette fonction n’est, hélas, pas disponible pour le moment chez les opérateurs belges (ils n’activent l’eSim que sur certains smartphones et/ou tablettes). “Des discussions sont en cours” pour la rendre accessible sur la Watch 3, selon Huawei. Mais ses liens avec les opérateurs ont pratiquement disparu (ils ont évincé Huawei pour la 5G et ne vendent plus ses smartphones privés de Google). 

Mon ressenti général est identique à celui que j’avais en testant le P40 Pro: un gâchis. Huawei a un énorme travail à fournir pour que son écosystème logiciel soit adopté par les utilisateurs et par les développeurs. Et ça passe par la sortie de smartphones qui peuvent proposer les mêmes applications sous HarmonyOS que tous les autres tournant sous l’Android à la sauce Google. Or, ce n’est pas le cas pour l’instant. La Watch 3, comme le P40 Pro, sont d’excellents appareils, handicapés par un logiciel en gestation. Cette montre sera sans doute l’une des meilleures quand tout sera bien en place au niveau OS et smartphone. Donc pour l’instant, investir entre 369€ et 399€ dans cette montre n’est pas une bonne idée. Il était d’ailleurs impossible de la trouver en boutique belge (ni chez MediaMarkt, ni chez Vandenborre, ni à la Fnac), or ce 18 juin est le jour officiel de sa commercialisation sur notre territoire...

Des petits écouteurs ‘ouverts’ et… des écrans d’ordinateurs

Le géant chinois des télécoms va également commercialiser sur notre territoire les FreeBuds 4, des petits écouteurs entièrement sans fil mais sans embouts en caoutchouc. On parle donc d'écouteurs ‘ouverts’, qu’on dépose dans le creux de l’oreille. Ils tiennent un peu moins bien en place et n’ont pas d’isolation passive du bruit ambiant (en “bouchant” le conduit auditif), mais ils sont très confortables et très légers. Si la qualité audio est satisfaisante, l’isolation active du bruit est très relative, comme c’est toujours le cas avec les écouteurs ‘ouverts’. De plus, si vous n’utilisez pas un smartphone Huawei, pour mettre à jour et paramétrer les Freebuds, il faut à nouveau télécharger le magasin d’applications de Huawei, puis y chercher l’application AI Life. C’est très encombrant… Le prix recommandé est de 149€, mais c’est le prix actuel des excellents FreeBuds Pro chez MediaMarkt qui, eux, isolent vraiment bien ! Les FreeBuds 4 sont actuellement en précommande, uniquement sur le site de la Fnac en Belgique. 


 
 

 

Enfin, Huawei propose désormais des moniteurs pour ordinateur en Belgique, les MateView. Ces écrans au design soigné et avec des bordures très réduites offrent une image 4K au format 3:2, idéal pour le travail (moins pour le jeu vidéo et les films). Ils arriveront dans les magasins belges à partir de la mi-août au prix recommandé de 699€.

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