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Les villes côtières en grand danger face au réchauffement: "Que ferons-nous ? Nous devrons probablement mourir par noyade", craint Yasmin

Leur position stratégique en bord de mer a fait d'elles des fleurons mondiaux du commerce et de la culture, mais les villes côtières sont désormais menacées par l'océan qui avait permis leur essor, sous l'effet du réchauffement. De Miami à Dacca, Rotterdam, ou Venise, ces cités et leurs millions d'habitants installés à l'embouchure d'estuaires ou sur les lignes sinueuses du littoral sont "en première ligne" de la crise climatique.

En novembre 2019. La place Saint-Marc à Venise est sous les eaux. Une image encore relativement rare mais qui à l’avenir risque de devenir banale avec la montée du niveau des mers. "Une augmentation de 50 cm serait catastrophique pour Venise. Nous aurions alors un niveau de l’eau supérieur de 2 cm à celui de la ville. La place Saint-Marc serait alors sous eau en permanence", prévient Georg Umgiesser, océanographe.

Mais Venise n’est pas la seule à s’inquiéter. Les scientifiques estiment que dans un monde à +2 degrés par rapport à l’ère pré-industrielle, le niveau des mers devrait gagner 60 cm d’ici 2100.

Nous devons donc vraiment être innovants pour rester au sec

A Rotterdam, aux Pays-Bas, on y pense depuis longtemps. Depuis des années, la ville construit des digues et des remblais, mais cela risque de ne pas suffire. "Nous constatons que ces dernières années, les précipitations sont devenues un problème et Rotterdam est devenue une vraie baignoire. 85 % de notre ville est en-dessous du niveau de la mer. Nous devons pomper chaque goutte d’eau qui tombe sur la ville. Nous devons donc vraiment être innovants pour rester au sec. Je pense que, par nécessité, nous sommes à l’avant-garde", indique Johan Verlinde, manager du Rotterdam Climate Adaption Plan.

Si nous devions déménager d’ici aussi, nous n’aurions nulle part où aller

Certaines régions du monde ont les mêmes préoccupations et n’ont pas les moyens d’être à l’avant-garde. Yasmin, une jeune femme de 30 ans, habite dans l’un des bidonvilles de Dacca, la capitale du Bengladesh. Il y a douze ans, l’eau a emporté en une nuit tout ce que sa famille possédait sur l’île de Bhola. Comme pour d’autres familles de réfugiés climatiques, Dacca est devenu son refuge, mais la capitale risque un jour d’être à son tour inondée.

"Si nous devions déménager d’ici aussi, nous n’aurions nulle part où aller. Nous ne pourrons pas nous permettre un meilleur endroit. Que ferons-nous alors ? Nous devrons probablement mourir par noyade. Nous n’avons pas d’autres options", craint la mère de famille.

L’une des conséquences du réchauffement climatique

La montée des eaux est l’une des conséquences du réchauffement climatique pointée dans un projet de rapport diffusé aujourd’hui suite à une fuite. Le rapport final de ces scientifiques est attendu pour février 2022. Il devrait préconiser de limiter la hausse des températures à 1,5 degrés maximum plutôt que 2 degrés, l’objectif minimal décidé lors des accords de Paris en 2015.

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