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Grève de la faim des sans-papiers: Ecolo met la pression sur le secrétaire d'Etat en charge du dossier

Cela fait plusieurs mois maintenant qu’à Bruxelles des sans-papiers réclament une régularisation de leur situation. Le 23 mai dernier, plus de 400 d’entre eux ont d’ailleurs entamé une grève de la faim pour marquer leur mécontentement. La situation perdure toujours actuellement, ce que regrette fortement le sénateur Ecolo Rodrigue Demeuse. Il était l’Invité de 7H50 au micro de Fabrice Grosfilley et il est même allé jusqu’à réclamer des actions fortes de la part du secrétaire d’Etat CD&V à l’Asile et à la Migration.

Ils sont plus de 400 sans-papiers toujours en grève de la faim à Bruxelles. Cette situation remonte au 23 mai dernier, alors que ces personnes sans domicile fixe réclamaient des critères clairs de régularisation. Après avoir investi plusieurs endroits, notamment l’église du béguinage à Bruxelles, puis les réfectoires de l’Université libre de Bruxelles (ULB) et de la Vrije Universiteit Brussel (VUB), ils ont été contraints d’agir de manière plus forte encore. Certains sont même allés jusqu’à se coudre les lèvres pour appuyer cette grève de la faim.

Cette situation, qualifiée de "dramatique sur le plan humain" par le sénateur Ecolo Rodrigue Demeuse, perdure encore aujourd’hui. Le député réclame des actions politiques urgentes et va même jusqu’à pointer du doigt le secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration, Sammy Mahdi (CD&V). "Quand il y a une crise à ce point avec des centaines de personnes qui sont, on peut le dire, en danger de mort, il faut qu’il y ait des solutions politiques qui doivent être trouvées. C’est effectivement au Secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration de trouver des solutions. Il a toutes les cartes en main aujourd’hui", lance Rodrigue Demeuse.

Et de poursuivre : "Il faut qu’il trouve des solutions humaines et qu’il puisse prendre ses responsabilités. On a toujours, dans le passé, trouvé des solutions pour ce type de situation. Il y a eu des grèves de la faim par le passé, que ce soit Maggie De Block, Patrick Dewael ou Melchior Wathelet, des solutions ont pu être trouvées. Il ne faut pas attendre un mort, il faut qu’on puisse trouver des solutions humaines."

Un panel citoyen au Sénat

Dans cette même interview, le sénateur écolo a également mis en avant sa volonté d’impliquer davantage les citoyens dans les enjeux politiques européens. Son idée ? Constituer un panel représentatif de la population, avec entre 50 et 200 personnes tirées au sort qui pourront siéger au Sénat et ainsi réfléchir à aux enjeux repris dans le cadre de la conférence sur l’avenir de l’Europe. "J’ai 28 ans et je constate, comme jeune député, qu’on entend toujours les mêmes voix et les mêmes personnes dans le monde politique. On entend très peu les jeunes, les femmes et les personnes qui ont été en première ligne dans la crise du Covid. J’ai envie qu’on puisse donner beaucoup plus la parole à toutes ces personnes que l’on entend trop peu en général sur les enjeux importants, et notamment sur les enjeux concernant l’avenir de l’Europe", souligne Rodrigue Demeuse.

Les Institutions européennes viennent juste de lancer la conférence sur l’avenir de l’Europe afin de réfléchir aux grands enjeux auxquels est confrontée l’Union européenne. Ces thématiques concernent notamment le réchauffement climatique, les matières sociales, économiques, de migration et même démocratiques. "L’idée est de pouvoir réfléchir à ces enjeux avec les citoyens. Mais l’enjeu, c’est de pouvoir aller toucher les citoyens qui ne sont pas intéressés au départ par la politique et par les enjeux européens. Si vous vous promenez dans la rue, je pense qu’on peut demander aux citoyens lambda, personne ou presque ne sait ce que c’est la conférence sur l’avenir de l’Europe", dit-il.

Une démarche soutenue par la Commission européenne

Impliquer les citoyens dans des enjeux majeurs pour l’Europe, c’est d’ailleurs une démarche soutenue par la Commission européenne qui demandent aux Etats-membres de l’Union européenne de mettre en place ce type d’initiatives. "Je pense qu’on ne peut pas continuer la politique comme on l’a toujours faite, c’est-à-dire à réfléchir entre nous, à quelques-uns. Je suis député, et je n’ai pas la prétention de tout savoir, je n’ai pas la prétention de tout connaît, tout seul dans mon coin. Je pense qu’on est irrigué, on connaît les choses grâce à ce que les citoyens peuvent nous apporter. Je pense justement que ça peut nous importer des inputs en permanence, nous enrichir dans nos réflexions", soutient le sénateur ecolo.

Malgré ce qu’il se passe en matière des Droits de l’Hommes dans certains pays de l’Est de l’Europe, Rodrigue Demeuse confie toujours croire en l’avenir de l’Europe. C’est d’ailleurs essentiel pour lui de pouvoir discuter avec les citoyens belges mais aussi d’autres pays, comme la Hongrie. "Il faut oser regarder en face l’avenir de l’Europe en se posant les vraies questions. La Belgique doit avoir son mot à dire et les citoyens belges doivent pouvoir prendre leurs responsabilités et avoir leur mot à dire dans les enjeux de l’Europe. Parce que si on ne dit pas les choses aujourd’hui par rapport à ces enjeux, on va laisser toute la place à Viktor Orbán et ce n’est pas ce que je veux pour l’Europe", conclut-il.

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