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JO-2020: avec Thibus, Lefort et Borel, l'escrime française ambitieuse à Tokyo

Avec Ysaora Thibus et Enzo Lefort au fleuret, et Yannick Borel à l'épée, l'escrime française dispose dans ses rangs de fines lames et peut se montrer ambitieuse aux Jeux de Tokyo, où elle espère égaler sa performance de Rio et retrouver son lustre d'antan.

Il y a cinq ans à Rio, les escrimeurs français avaient effacé le douloureux fiasco de Londres-2012 (zéro médaille, une première depuis l'échec de Rome en 1960) avec le titre olympique des épéistes par équipes, l'argent des messieurs du fleuret par équipes et le bronze de Gauthier Grumier à l'épée.

"L'idée, c'est d'égaler les performances de Rio", affirme pour l'AFP la toute nouvelle directrice technique nationale (DTN), Virginie Thobor, venue de la lutte et nommée fin avril à la FFEscrime. Au regard des résultats entre Rio et Tokyo (15 podiums, dont cinq titres sur trois Mondiaux), trois médailles semblent être un minimum, d'autant qu'il y aura deux épreuves en plus au Japon.

Entre 2016 et 2021, Ysaora Thibus et Pauline Ranvier ont pris l'argent en individuel au fleuret (en 2018 pour Thibus, en 2019 pour Ranvier) et surtout Yannick Borel est devenu champion du monde d'épée en 2018 et Enzo Lefort champion du monde au fleuret en 2019.

Des sacres qui donnent l'espoir de voir la France enfin connaître les frissons d'un titre olympique individuel, qui lui échappe depuis le triomphe du fleurettiste Brice Guyart à Athènes en 2004, il y a déjà... 17 ans!

- "Expérimentée" -

Le fleuret, arme la plus constante sur l'olympiade écoulée, offre le plus de garanties sur le chemin des podiums. Les deux équipes sont qualifiées et visent clairement une médaille.

"L'équipe est expérimentée, avec onze athlètes dont ce sont les deuxièmes, voire les troisièmes JO, qui sauront donc gérer la pression et transmettront leur expérience aux sept novices", ajoute la DTN, arrivée en poste en juin et pour qui Tokyo servira de "référence" en termes de "travail à fournir" pour les Jeux de Paris en 2024, sous la coupole du Grand Palais.

Une nouvelle donne est toutefois apparue dans l'équation depuis un an et demi: la pandémie de Covid-19 qui a mis à l'arrêt toutes les compétitions internationales d'escrime et qui relance le suspense dans une discipline plus aléatoire que d'autres.

Cela peut "mener son lot de surprises" en raison du manque de repères de ses participants, estime Lionel Plumanail, en charge de la haute performance à la FFE.

- Sans Jérent -

L'épée masculine, arme traditionnellement forte de l'escrime française et sacrée par équipes à chaque édition depuis 2004 (l'épreuve par équipes n'était pas au programme à Londres en 2012), a vu son statut de valeur refuge s'effriter.

D'autant plus que Daniel Jérent, l'un des fers de lance de l'équipe (champion olympique 2016 et champion du monde 2014, 2017 et 2019), a été retiré de la liste des sélectionnés mi-juin, en raison d'une convocation à venir devant l'antidopage français à la suite d'un contrôle positif fin novembre 2019.

Au sabre, Boladé Apithy sera le seul représentant, l'équipe masculine ayant échoué à se qualifier. Après cet échec collectif, le Guadeloupéen de 35 ans a décidé de rejoindre le groupe d'entraînement du Français Christian Bauer, "le meilleur du monde", "la meilleure décision que j'ai prise de ma vie", assure-t-il.

Les sabreuses sont en revanche montées sur tous les podiums mondiaux par équipes, avec notamment l'or en 2018 et l'argent en 2019. "L'objectif est de ramener deux médailles: nous sommes quatre filles aux styles très différents, on a confiance les unes dans les autres et on sait qu'on peut faire de belles choses", résume Manon Brunet, malheureuse quatrième en individuel à Rio et qui s'est depuis installée parmi les meilleures mondiales.

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