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JO-2020/Escrime: Manon Brunet, médaille de bronze, efface l'échec de Rio

La sabreuse Manon Brunet a effacé lundi à Chiba la déception de sa quatrième place à Rio-2016 en décrochant la médaille de bronze, la deuxième à Tokyo pour la sélection tricolore d'escrime après celle en or de l'épéiste Romain Cannone dimanche.

Malheureuse il y a cinq ans, la sabreuse de 25 ans, aux longs cheveux et aux yeux clairs, confiait à l'AFP mi-juin que depuis, elle avait "grandi: je suis devenue plus mâture mais aussi plus exigeante avec moi-même, je veux toujours plus".

"Je comprends mieux mon sport, je suis plus dans l'analyse, je sais davantage où je veux aller et j'arrive à être dans le moment présent pour moins m'éparpiller", assurait-elle.

Une fois remise de sa déception brésilienne, la jeune femme, inscrite au club d'Orléans, s'est en effet installée parmi les meilleures sabreuses du globe, jusqu'à se classer 3e mondiale: vice-championne d'Europe en 2019, cette maréchale des logis dans la gendarmerie est aussi championne du monde militaire en 2017 et 2019.

Dans un entretien au journal l'Équipe en 2019, Jean-Philippe Daurelle, l'entraîneur national des sabreurs français, qu'elle surnomme "Doudou", disait de sa protégée qu'elle était "désormais beaucoup plus stable émotionnellement: elle ne lâche pas et, ce qui est intéressant, elle a encore de grosses possibilités de progression".

- Une ancienne timide -

Manon Brunet, a pourtant commencé sa préparation olympique de la pire des manière.

"Je me suis blessée à l'été 2020, une tendinite à l'adducteur, et j'en ai eu pour six mois, donc je n'ai pu commencer à m'entraîner qu'en janvier de cette année", confiait-elle à l'AFP.

En mars, elle participe à Budapest à sa seule compétition depuis des mois - Covid oblige - et finit 9e: "c'était un peu décevant, mais j'ai pu me jauger et j'ai sauvé les meubles".

Depuis la jeune femme s'est beaucoup entraînée, accumulant les stages aux côtés de ses coéquipières Charlotte Lembach, Sara Balzer et Cécilia Berder.

La jeune femme, en couple avec le sabreur français Boladé Apithy, sorti samedi dès le premier tour de sa compétition olympique, a commencé l'escrime "à l'âge de 7-8 ans" à Rilleux-la-Pape, près de Lyon, où elle est née, son père étant passé par les équipes de jeunes de l'Olympique lyonnais.

"J'aimais bien l'ambiance au club, la tenue blanche et le masque et comme j'étais timide, ça m'a aidé", racontait-elle encore à l'AFP dans un sourire, ajoutant avoir également pratiqué la danse et le taekwondo.

"A un moment, c'est l'escrime qui a primé: je trouve que c'est un sport très complet, on ne dirait pas mais c'est physique, à la fois technique et tactique avec, comme au judo, beaucoup de respect envers l'arbitre et son adversaire", expliquait la jeune femme.

Outre une médaille, voire deux à Tokyo, son objectif est clair: "avoir un bébé après Paris-2024 puis revenir ensuite à la compétition car elle m'est vitale".

- Lefort déçu et frustré -

Avec ses coéquipières, sorties lundi d'entrée de jeu par des adversaires coriaces, elle aura en effet l'occasion samedi d'accrocher une nouvelle médaille à son cou lors de la compétition par équipes.

Les garçons du fleuret n'ont pas brillé non plus, leur meneur, Enzo Lefort, champion du monde 2019 et l'une des plus grandes chances de médailles française en escrime, s'arrêtant en quart-de-finale, après l'élimination dès le premier tour de Maxime Pauty et Julien Mertine.

Après la défaite d'entrée de Yannick Borel à l'épée la veille, ce départ prématuré du tournoi olympique a constitué un nouvelle désillusion pour le camp français, atténuée par l'or "surprise" de Cannone.

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