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Difficultés de recrutement: le Medef s'attend à des hausses de salaires début 2022

Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, entrevoit "forcément" des augmentations de salaires en début d'année prochaine, étant donné les difficultés du recrutement, a-t-il expliqué mercredi sur Franceinfo.

"Je suis très frappé: tous les patrons que j'ai vus cet été, même avant l'été, leur sujet numéro un, ça n'est plus la pandémie, c'est le recrutement", a rapporté le président de la première organisation patronale française.

"Vu les difficultés de recrutement", particulièrement fortes dans les services, dont la restauration et l'hôtellerie, et le bâtiment, "il y aura forcément des augmentations (de salaires) assez significatives l'année prochaine", a estimé M. Roux de Bézieux, alors que les négociations salariales se déroulent en général en début d'année.

Le président du Medef était interrogé sur une déclaration du ministre de l'Economie Bruno Le Maire lundi sur France 2, qui avait invité à "se reposer la question de la meilleure rémunération" afin que la croissance "profite à tout le monde, sans exception, même les plus faibles, même les moins qualifiés, tous ceux qui ont été aux avant-postes de la crise".

"Ca peut passer par les salaires, ça peut passer par les primes, ça peut passer par l'intéressement, la participation, l'actionnariat salarié que nous avons défendu massivement depuis le début de ce quinquennat", avait avancé le ministre.

De son côté, Geoffroy Roux de Bézieux note que le pouvoir d'achat des Français a augmenté, et avertit qu'avec une hausse des salaires "derrière c'est les prix qui vont augmenter".

En écho, le numéro 2 du Medef Patrick Martin, invité sur RFI mercredi matin, notait que "les salaires les plus faibles sont dans des secteurs qui dégagent des marges qui sont elles-mêmes très faibles, dans certains métiers de services en particulier".

"Les consommateurs ne sont pas prêts à payer plus cher" et "la marge de manoeuvre des entreprises concernées est extrêmement réduite", a-t-il observé.

"Pour autant on est bien conscients qu'il y a des problèmes de rémunération qui se traduisent d'ailleurs par des difficultés de recrutement dans un certain nombre de cas", a-t-il poursuivi, même si selon lui ce n'est pas la seule explication aux difficultés d'embaucher.

Une hausse des salaires nets "doit passer par des réductions de charges sans pour autant creuser les déficits des régimes sociaux", a argumenté M. Martin.

Dans cet objectif, le Medef soutient la réforme de l'assurance-chômage, dont il demande l'application prévue le 1er octobre.

Celle-ci "devrait faire revenir vers l'emploi un certain nombre de salariés et à partir de là réduire le déficit de l'assurance-chômage", a souligné Patrick Martin.

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