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Les prix de l’énergie ont augmenté de 15 à 50 % en un an: les conseils d’un économiste pour limiter le choc

Vous l’avez certainement constaté, les prix de nombreux produits ont fortement augmenté ces derniers mois. L’inflation, le mot est lâché, s’est brutalement invitée dans notre économie et elle pèse sur le budget des ménages, notamment les prix de l’énergie.

L’inflation atteint des plafonds qu’on n’avait plus constatée depuis des années. En effet. Cette inflation est montée très rapidement et elle atteint globalement 2,7% en Belgique au mois d’août. Ce que l’on n’avait plus vu depuis près de 10 ans.

Qu’est-ce qui explique cette forte hausse des prix ?

C’est simple: la reprise rapide de l’économie. Cela se traduit par de fortes demandes de matières premières, de produits semi-finis et d’énergie alors que la production industrielle mondiale n’a pas encore atteint son plein rendement. Résultat : il y a une forte demande avec des pénuries et ce sont les prix qui s’envolent.
Cette forte inflation est surtout tirée par les prix de l’énergie. Ceux-ci ont des niveaux de prix jamais atteints en Belgique auparavant. Les carburants ont augmenté de 15,4 % en un an ; l’électricité, de 17,4 % ; et le gaz naturel de près de 50%.

Faut-il s’inquiéter de cette poussée d’inflation ?

Cela dépend qui vous êtes. Si vous êtes une entreprise qui n’a pas encore récupéré sa vitesse de croisière post-covid, oui. Les prix augmentent, les salaires vont également augmenter avec le dépassement prochain de l’indice-pivot, sans nécessairement que l’entreprise puisse répercuter ces hausses sur ses clients.
Si vous êtes un particulier, votre panier de course va augmenter. Il augmente d’ailleurs depuis le mois de mars.
Mais cela sera compensé par une indexation des allocations sociales et des pensions de 2 % en septembre, et si vous êtes fonctionnaires cette indexation aura lieu en octobre. Les salaires suivront un peu plus tard. Les fonctionnaires, allocataires et employés peuvent remercier notre système unique au monde d’indexation automatique des salaires. Mais, ce qui doit plus inquiéter les Belges c’est l’augmentation du gaz et de l’électricité. Parce que pour les particuliers c’est là que les hausses seront les plus fortes. Mais aussi parce que si l’inflation va redescendre dans les prochains mois, au fur et à mesure que la production va se normaliser, il existe plusieurs facteurs qui vont continuer à faire pression sur les prix de cette énergie.

Quels sont les facteurs qui pèsent sur les prix de l’énergie ?

La forte demande de gaz en Asie, le prix de la pollution, le CO2, qui a augmenté. Les producteurs d’énergie abandonnent les centrales au charbon pour les centrales au gaz, ce qui fait aussi augmenter les prix. Le besoin de faire des réserves de gaz pour des hivers et des printemps imprévisibles. La Russie qui a décidé de moins vendre de gaz à l’Europe. Tout indique que l’électricité va devenir plus rare et plus chère ce qui va engendrer un choc important d’inflation sur les ménages et les entreprises.

Comment est-ce que les ménages peuvent se prémunir de ce choc ?

D’abord en comprenant leurs contrats d’énergie. Il faut retrouver ces contrats et les lire. Identifier quand ils ont été signés, quelle sont leur durée. Et surtout de quel type de contrat il s’agit : fixe ou variable. Examinons les options. Votre stratégie va dépendre du type de contrat et de son échéance.

Première situation : vous avez un contrat fixe

A priori vous allez continuer à payer un prix plus faible que le marché car il est basé sur un prix plus bas qu’aujourd’hui. Jackpot, si vous l’avez signé il y a quelques mois, voire l’année passée, car les prix étaient au plancher avec la crise du covid. Vérifiez juste la date d’échéance pour penser à temps à votre future stratégie.

Le problème c’est si le contrat fixe arrive à son terme et que vous devez décider par quel type de contrat le renouveler.
Si vous voulez jouer la sécurité : optez pour un contrat à prix variable en espérant que les prix baissent. Si c’est le cas, mécaniquement et automatiquement, vos prix baisseront.

Mais est-ce que les prix pourraient vraiment repartir à la baisse ?

Si on regarde dans le rétroviseur, statistiquement, sur un contrat variable de 5 ans, une seule année seulement est plus chère que celle d’un contrat fixe. Dans le contexte actuel, la tendance est à la hausse, mais quand l’économie se stabilisera, il y a des possibilités que les prix de l’énergie redescendent.
Si vous êtes persuadés que l’énergie va continuer à augmenter fortement et sur la durée, vous pouvez prendre un contrat fixe d’une durée d’au moins 3 ans par exemple.

Deuxième situation : vous avez un contrat variable

Vos prix vont continuer à augmenter dans les prochaines années jusqu’à la fin de votre contrat. Et donc en conclusion, plus que jamais ressortez vos contrats, lisez-les, comprenez-les, faites-vous expliquer éventuellement et surtout ne signez pas n’importe quel changement de fournisseur sur un coin de table ou à la sortie d’un magasin.

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