Accueil Actu

La boîte aux lettres d’Adrien est trop loin de la chaussée : “Si je n’en construis pas une autre, on ne me livrera plus mon courrier !”

A l’heure du numérique, il est toujours agréable de recevoir une lettre écrite à la main dans sa boîte aux lettres. Adrien habite à Frameries, dans le Hainaut et pour lui ce petit plaisir ne sera pas peut-être plus possible. Bpost l'a averti : sa boîte aux lettres est placée trop loin de la chaussée et les facteurs pourraient ne plus lui livrer son courrier. La méthode peut paraitre brutale, mais pourtant c’est la loi.

En activant le bouton orange Alertez-nous, il nous raconte comment il a été mis au courant de cette mise en garde. “Ma maison est ancienne et ma boîte aux lettres est encastrée dans ma façade à quelques mètres de la route. Fin août, j’ai reçu un papier de Bpost qui rappelait les normes que doivent respecter les boîtes aux lettres. Ils avaient surligné en fluo la ligne qui précisait “La boîte aux lettres se trouve au bord de la voie publique”. Pourtant, cela faisait des années que je recevais mon courrier normalement” s’étonne Adrien.


 

Le courrier déposé par terre

S’il reçoit pour l’instant encore ses lettres et factures, la distribution ne se fait plus toujours de la manière la plus adéquate. “'Il n'est pas rare de retrouver mon courrier au sol, au pied de la porte d'entrée et même parfois sur le muret qui longe la cour devant ma maison” affirme-t-il.

L’homme précise également que ces menaces ont déjà été mise à exécution chez certains de ses voisins de quartier. “Un voisin ne reçoit plus son courrier et est obligé d’aller le chercher au point poste le plus proche. Les facteurs ne passent déjà plus tous les jours, quand ils passent, c’est en camionnette, ils ont de moins en moins de courriers à livrer, et il faudrait en plus que l’on installe de nouvelles boîtes sous peine de devoir se déplacer. Je ne juge pas ni le travail ni les contraintes que ce métier peut engendrer, ce que je dénonce c'est le manque de service, il faudra bientôt tout faire soi-même !” s’indigne cet habitant de la commune de La Bouverie. “A l’époque, les postiers étaient à pied ou à vélo et on avait moins de problèmes !”

Adrien décide alors de poster un post sur Facebook pour partager son incompréhension. D’autres personnes commentent alors et vont dans le sens d’Adrien : “Ça devient du grand n’importe quoi !” peut-on notamment lire.

Et pourtant, c’est la loi

Comme bien d'autres domaines de la vie de tous les jours, les emplacements et dimensions de boîte aux lettres sont régis par une loi. Et plus précisément par l’arrêté ministériel portant sur la réglemention des boites aux lettres, datant du 20 avril 2007. A l’intérieur, il est notamment stipulé dans l’article 2 que “les boîtes aux lettres doivent être placées à la limite de la voirie publique” avec deux exceptions : pour les personnes handicapées ou pour les habitations disposant de plus de 4 boîtes.

La “limite” de la voirie restait cependant une information floue. La société publique a donc tranché et a fixé une limite de 3 mètres maximum de la voirie. Cependant, Bpost tient à rester flexible : “3 mètres 10, c’est bon aussi.” explique la porte-parole de l'entreprise, tout en rappelant que ces règles sont fixées pour faciliter la tâche des postiers tout en assurant un service de qualité aux clients. Seulement voilà, la boîte aux lettres d’Adrien se trouve légèrement plus loin que les 3 mètres réglementaire...


Voici les autres règles principales inscrites dans cet arrêté.

- Les boîtes aux lettres doivent avoir une ouverture d'au moins 23 cm sur 3 cm

- La boîte aux lettres doit être suffisamment grande pour la réception sans détérioration d'un envoi non plié en format C4 (229 mm sur 324 mm) d'une épaisseur de 24 mm

- Le numéro de la maison doit être clairement indiqué sur la boîte aux lettres ou à proximité

- L'accès aux boîtes aux lettres ainsi que leur ouverture doivent être libres, aisés et exempts de danger pour le distributeur


“Quand la boîte aux lettres du particulier ne répond pas aux critères qui figurent dans l’arrêté ministériel de 2007, bpost tente une discussion avec le client via le facteur” précise la porte-parole. “D’abord oralement pour expliquer les choses et signaler ce qui pose problème. Ensuite, par écrit. S’il n’y a pas de changement ou de volonté manifestée de changer pour répondre aux critères, bpost peut interrompre la distribution et la remplacer par une mise à disposition au guichet” conclut-elle.

À lire aussi

Sélectionné pour vous