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Fête de la Fédération Wallonie-Bruxelles: "Les francophones doivent déterminer ce qu'ils veulent faire ensemble"

Le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles a plaidé lundi, à l'occasion de la traditionnelle fête de l'entité qui souffle ses 50 ans cette année, pour l'ouverture d'un dialogue entre francophones afin qu'ils déterminent ce qu'ils souhaitent faire à l'avenir ensemble dans un contexte marqué par la montée du fait régional.

"Je vous le dis solennellement : l'heure est venue pour les francophones de Belgique d'exprimer (leur) volonté (commune) et de répondre à la question de savoir ce qu'ils veulent faire ensemble à l'intérieur de la maison belge", a lancé Pierre-Yves Jeholet dans son discours prononcé à l'occasion de la traditionnelle cérémonie à l'hôtel de ville de Bruxelles. "Ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous différencie nous francophones, wallons et bruxellois. Mais je sais aussi que le fait régional a également consacré ces dernières années un certain nombre de différences et d'orientations spécifiques, dont il convient de mieux tenir compte sans doute dans les politiques à mener d'abord, et dans notre organisation institutionnelle ensuite", a ajouté le libéral qui s'était fait remarquer par le passé pour son credo régionaliste. "Préparons-nous pour nous-mêmes plutôt que pour ou contre d'autres. Définissons nos besoins et nous nous définirons nous-mêmes. Le fait institutionnel n'est pas le problème, il sera toujours la solution à partir du moment où on sait ce que l'on veut y faire", a ainsi estimé M. Jeholet.

Si une évolution est "souhaitable", elle peut toutefois suivre une simple logique institutionnelle, mais doit plutôt viser la seule amélioration des services rendus aux citoyens, selon lui. "Ne nous enfermons pas dans un système où il serait plus facile et plus fréquent de changer les institutions plutôt que réformer en profondeur les politiques qui y sont menées", a encore insisté le ministre-président "Changer la forme pour ne rien changer au fond ne m'intéresse pas. Les francophones de ce pays souhaitent dans leur grande majorité des politiques fonctionnelles qui répondent mieux aux difficultés quotidiennes auxquelles ils sont confrontés", a-t-il ajouté.

S'exprimant lui aussi à l'occasion de cette même cérémonie, Rudy Demotte, aujourd'hui président du Parlement de la Fédération mais ministre-président avant Pierre-Yves Jeholet, a toutefois invité à agir avec prudence. Tout en estimant qu'une "réflexion entre francophones est nécessaire", il a toutefois rappelé que la Fédération, par-delà les valeurs qu'elle incarne (ouverture au monde, respect de la diversité), est aussi la "marque d'une unité des francophones de Belgique".

"J'écoute, attentivement, les divers plaidoyers pour la simplification, la simplicité. Mais ils ne doivent pas non plus succomber au simplisme. Une question parmi d'autres: la Flandre, elle-même serait-elle prête à renoncer à sa Communauté et à sa capitale?", s'est ainsi interrogé le socialiste. "Je conjure de ne pas négliger l'approche fédératrice de notre communauté de langue et de culture. En complément et en écho aux autres Communautés", a-t-il ajouté. Et le Tournaisien de citer, en guise de conclusion, un dialogue d'Alice au pays des merveilles: "Si tu ne t'aimes pas au moins un peu, si tu ne crées pas une coquille d'amour-propre, les fléchettes envenimées des autres deviendront mortelles et te détruiront"...

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