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Que peuvent faire les Belges face à la hausse des prix de l'énergie?

Depuis des semaines, les prix des énergies s'envolent et atteignent désormais des sommets. La Creg, le régulateur du marché, vient de publier un rapport très inquiétant sur cette hausse des prix. Elle estime que les prix du gaz devraient commencer à baisser à partir de l'été 2022.

Julie Frère, la porte-parole de Test Achats, était sur le plateau du RLT INFO Bienvenue pour répondre aux questions de notre journaliste Antoine Schuurwegen.

Comment expliquer cette hausse des prix ?

On atteint des niveaux de prix qui sont tout à fait historiques et inquiétants. Quand on prend par exemple le prix de l'électricité, on voit une hausse de 50% depuis août 2020. Et pour le gaz, c'est encore plus marqué, on est à plus de 90% pour les contrats fixes. On est à 195% d'augmentation pour les variables. Le prix a triplé pour ces derniers contrats. Qu'est-ce qui explique ça ? C'est vraiment la reprise de l'activité économique post covid. Mais c'est aussi des réserves de gaz qui sont un peu en deçà des normes saisonnières. Et aussi des problèmes d'approvisionnement de gaz qui viennent de gazoduc, de Russie principalement. Malheureusement, si la demande continue à augmenter, puisque les réserves de gaz européennes sont vraiment en décroissance pour le moment, on risque d'avoir une hausse qui se poursuit. Pour l'électricité, là aussi la hausse des prix du gaz entraîne une hausse des prix de l'électricité. On a toujours besoin de gaz pour produire de l'électricité (...) Pour ces deux marchés, on ne voit pas d'horizon sur le court terme pour les prix.

Que peuvent faire les ménages pour éviter de trop payer en fin de période ?

On va tous sentir cette hausse sur notre facture. Mais si vous avez suivi le conseil qu'on avait donné, de prendre un contrat fixe en 2020, à un moment où les prix avaient vraiment baissé, jusqu'à la fin du premier semestre 2021 je dirais, vous ne touchez absolument à rien, c'est le fournisseur qui va absorber la hausse des prix pour vous. Par contre, si vous avez un contrat variable ou si vous avez un contrat qui arrive à échéance, il faut regarder quel risque vous êtes prêt à prendre. Parce qu'en théorie, quand les prix sont très élevés, on dit que c'est intéressant d'avoir un contrat variable. Parce que quand les prix vont diminuer, on va le ressentir plus rapidement sur sa facture. Mais ici, on est quand même dans une période d'incertitude où les prix vont peut-être encore monter. Donc ça peut en tout cas être rassurant pout certaines personnes de bloquer un contrat fixe. Mais attention, les tarifs dans les contrats fixes sont très élevés. Si on prend un contrat fixe, il faut suivre de très près l'évolution du marché et se dire que par exemple dans 6 mois, on va revoir son contrat pour changer de formule si les prix ont changé d'ici là. Et je vous rappelle simplement que vous pouvez résilier en donnant un mois de préavis et que c'est gratuit de changer de fournisseurs.

Si on ne change pas de contrats, est-ce que vous conseillez d'augmenter les acomptes pour que la facture de régularisation ne soit pas trop lourde ?

Oui. Pour les contrats variables, c'est quelque chose qu'il faut absolument faire, parce que si on ne le fait pas on va avoir une facture de régularisation très salée. Donc augmenter ses acomptes, c'est une bonne chose. Dans certains cas pour les contrats fixes, ça peut être intéressant (...) Si vous arrivez à la fin de votre contrat et que vous n'avez pas encore reçu votre facture de régularisation, vous allez partir sur un autre contrat avec un montant plus élevé. A ce moment-là, ça vaut aussi la peine d'augmenter les acomptes. Nous, on a regardé le potentiel d'économie, on est à plus de 230 euros d'économies pour le gaz, si on choisit le fournisseur le plus intéressant, de l'ordre de 75 euros pour l'électricité. Donc franchement, ça vaut la peine de faire ces économies dans le contexte qu'on connait.

Vous avez mis en place un service spécial chez Test-achats pour venir en aide aux consommateurs ?

Tout à fait, il y a tellement de questions. Il y a beaucoup de familles démunies. Je rappelle qu'en Belgique, il y a un ménage sur cinq en précarité énergétique. C'est un sur quatre à Bruxelles. Donc la situation inquiète beaucoup de monde. On a lancé un numéro, le 0800 50 222.

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