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Sami, un habitant de Flémalle, jugé pour des menaces d'attentat à l'égard des femmes et des féministes

C'est une première du genre. Un habitant de Flémalle, en province de Liège, est poursuivi devant les tribunaux pour des faits assimilés à un délit de presse. Il avait proféré des menaces et incité à la haine sur Facebook.

La cour d'assises de Liège a constitué mercredi après-midi un jury composé de six femmes et de six hommes afin de juger Sami Haenen, un Flémallois âgé de 44 ans poursuivi pour des faits assimilés à un délit de presse.

©Facebook

L'accusé avait proféré des menaces d'attentat à l'égard des femmes ou des féministes et avait incité à la haine ou à la violence envers les femmes.

Une haine envers les femmes et les féministes

Les faits s'étaient déroulés entre le 12 et le 19 octobre derniers. Ils avaient notamment été dénoncés par Interpol Paris, qui signalait qu'un Belge avait publié sur les réseaux sociaux des messages haineux et une vidéo indiquant qu'il serait "le nouveau Elliot Rodgers". Ce dernier est l'auteur d'une tuerie de masse commise en 2014 en Californie, au cours de laquelle six personnes furent tuées et quatorze autres blessées. Deux autres personnes avaient dénoncé des faits de menaces dans des publications où l'auteur, dissimulé sous un pseudonyme, affichait une haine viscérale envers les femmes et les féministes. Il s'agit d'un délit de presse.

Sami Haenen fréquentait les réseaux sociaux Facebook, Twitter et Bittube. Il utilisait des pseudonymes comme "Mike Dubois" et "Sammy d'Arabie". Il avait été identifié grâce à ses publications. Lors de la perquisition à son domicile, les policiers l'ont maîtrisé par la force car il les a reçus en position de combat et armé d'une batte de base-ball. Dans trois publications écrites, il décrivait l'augmentation de sa haine à l'égard des féministes ou de leurs défenseurs et menaçait de devenir "le nouveau Elliot Rodgers".

Il décrivait le féminisme comme "un fléau"

Il décrivait les femmes comme ses ennemies et comme responsables de sa misère sexuelle et affective. Dans une séquence vidéo de 85 secondes, il menaçait de s'en prendre aux femmes avec une batte de base-ball. Sami Haenen affirme combattre le féminisme et se dit prêt à donner sa vie pour combattre le fléau du féminisme.

L'accusé se déclare "Incel", c'est-à-dire célibataire involontaire. Ce néologisme désigne des communautés d'internautes misogynes, dont les membres se définissent comme étant incapables de trouver un partenaire sexuel ou amoureux. Ces communautés promeuvent la misogynie et la violence contre les femmes. Certains "Incels" ont commis des tueries de masse aux États-Unis.

Des propos jugés aux assises

Le ministère public, représenté par l'avocat général Brigitte Goblet, reproche trois préventions à Sami Haenen. Avoir menacé, via une vidéo publiée sur Facebook, d'un attentat les femmes qui le critiquent, avoir incité à la haine ou à la violence envers les femmes sur Facebook via Bittube et avoir menacé les féministes et les femmes d'un attentat par ses écrits sur Twitter.

Le procès de Sami Haenen aura un caractère exceptionnel dans la mesure où il est extrêmement rare que des délits de presse soient poursuivis en cour d'assises, comme le prévoit la constitution. Sami Haenen est défendu par Me Alexandre Wilmotte et Me Audrey Lamy. Les débats au fond débuteront le lundi 11 octobre à 09h00. Le procès, présidé par Michel Charpentier, devait durer trois jours.

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