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Début du procès de Sami Haenen, l’homme qui menace les femmes et féministes d’un attentat

Le procès de Sami Haenen, un Flémallois âgé de 44 ans poursuivis pour des faits assimilés à un délit de presse, a débuté ce lundi matin devant la cour d'assises de Liège par la lecture de l'acte d'accusation. L'accusé, poursuivi notamment pour avoir commis un délit de presse, avait proféré des menaces d'attentat à l'égard des femmes ou des féministes. Ses messages avaient été publiés sur les réseaux sociaux.

Les faits s'étaient déroulés entre le 12 et le 19 octobre 2020. Sami Haenen promettait de devenir "le nouveau Elliot Rodgers". Elliot Rodgers est l'auteur d'une tuerie de masse commise en 2014 en Californie, au cours de laquelle six personnes furent tuées et quatorze autres blessées.

Dans ses différents messages, Sami Haenen affichait une haine viscérale envers les femmes et les féministes.

Le procès de Sami Haenen a débuté par la lecture de l'acte d'accusation de l'avocat général Brigitte Goblet. Dans cette pièce de la procédure, le ministère public expose que Sami Haenen fréquentait les réseaux sociaux Facebook, Twitter et Bittube. Dans trois publications écrites, il décrivait l'augmentation de sa haine à l'égard des féministes ou de leurs défenseurs et menaçait de devenir "le nouveau Elliot Rodgers". Il décrivait les femmes comme ses ennemies et comme responsables de sa misère sexuelle et affective.

Dans une séquence vidéo de 85 secondes, il menaçait de s'en prendre aux femmes avec une batte de base-ball. Sami Haenen se disait prêt à donner sa vie pour combattre le fléau du féminisme.

L'accusé se déclare "Incel", c'est-à-dire célibataire involontaire. Ce néologisme désigne des communautés d'internautes misogynes, dont les membres se définissent comme étant incapables de trouver un partenaire sexuel ou amoureux. Ces communautés promeuvent la misogynie et la violence contre les femmes. Certains "Incels" ont commis des tueries de masse aux États-Unis.

Selon la version présentée par l'avocat général, l'origine de la rage de Sami Haenen envers les femmes provient d'une relation révolue avec une jeune fille qui avait déposé plainte contre lui. Sa personnalité présente des traits narcissiques, paranoïaques et antisociaux.

Le ministère public reproche trois préventions à Sami Haenen. Avoir menacé d'un attentat par une vidéo publiée sur Facebook les femmes qui le critiquent, avoir incité à la haine ou à la violence envers les femmes sur Facebook via Bittube et avoir menacé les féministes et les femmes d'un attentat par ses écrits sur Twitter.

Le procès de Sami Haenen présente un caractère exceptionnel dans la mesure où il est extrêmement rare que des délits de presse soient poursuivis en cour d'assises, comme le prévoit la constitution. Il s'agit du premier procès d'assises qui concerne un délit de presse reposant sur des écrits sur Internet.    

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